Quelle idée a eu Nancy Huston de se comparer à Pol Pot ? Croit-elle que sa colère à l’égard du genre masculin a quelque chose à voir avec la folie génocidaire du chef des Khmers Rouges ? Ou, si elle le croit, n’est-ce pas terriblement exagéré ? Nancy Huston, dont j’ai aimé jusqu’ici tous les romans, dont j’ai admiré le génie à se renouveler sans cesse, en apportant à chaque livraison une nouvelle exploration de formes narratives, Nancy Huston qui sait manier l’ellipse comme personne (voir son avant-dernier roman « Le club des miracles relatifs ») publie à cette rentrée un nouveau livre (roman ? récit ? histoire ? essai?) qui a cette particularité de se composer de deux récits juxtaposés : d’abord l’enfance et la jeunesse du dictateur cambodgien (plus ou moins imaginées par l’écrivaine), ensuite celles de la narratrice. Le récit pol-potien est énoncé à la seconde personne du singulier, autrement dit elle s’adresse à lui, sorte de familiarité qui rend un effet bizarre, on a envie de dire : te sens-tu si liée à lui ? Alors que le récit sur la narratrice est conjugué à la troisième personne. C’est sans doute qu’il faut prendre ses distances. On prend ses distances avec soi-même mais on tutoie le génocidaire. C’est un parti-pris… qui reste peu expliqué. Dans son introduction, Nancy Huston dit juste ceci : « pour mieux me glisser à l’intérieur du dictateur cambodgien, comprendre dans ses moments vulnérables, formateurs et déformateurs, cet homme qui m’est profondément étranger, j’ai choisi de le tutoyer. A contrario, pour parler de la jeune Canadienne déracinée qui ne m’est que trop familière, j’ai opté pour la précieuse distance littéraire qu’apporte la troisième personne ». Dont acte. Mais rien n’empêche de penser que la jeune Canadienne eût pu dire « je » et que son texte, du coup, n’en eût été que plus fort et que l’argument de l’altérité justifie peu qu’on dise « tu », comme si, ce faisant, on allait par un simple coup de baguette stylistique franchir la distance énorme qui nous sépare de qui nous est tellement étranger. Cela ressort d’un volontarisme qui offre peu de vraisemblance. Et puis, je suis surpris que l’auteure se qualifie de « jeune Canadienne déracinée » comme si le manque de racine était aussi devenu pour elle (après bien d’autres…) une sorte de tare dont on devrait s’excuser. Ne pas avoir de racine… n’est-ce pas la meilleure assurance de liberté ? Nous voici donc aux prises avec une Nancy Huston culpabilisée et culpabilisante (les deux vont souvent ensemble) se frappant la poitrine avec obstination sous prétexte que sa jeunesse fut concomittante à celle de nombreux leaders « révolutionnaires ».
Je m’attendais à ce qu’elle fît un bilan du genre de celui de Régis Debray (« Bilan d’une faillite »), se reprochant d’avoir adhéré dans les années soixante-dix à une pensée dite « marxiste » qui a envoyé des masses compactes d’êtres humains au fond des geôles d’un régime totalitaire. Je m’y serais retrouvé. Dois-je avouer que moi aussi, j’ai applaudi à l’entrée des Khmers Rouges dans Phnom-Penh le 15 avril 1975 (jour de mon anniversaire en plus, jour donc de mes vingt-huit ans) et qu’en conséquence je fus abasourdi d’apprendre deux jours plus tard qu’il n’y avait plus personne dans Phnom-Penh, que pendant toute cette période, les succès de la moindre guérilla m’enthousiasmaient (puisque c’était la preuve que nous allions vers un monde communiste) et que, plus tard, j’applaudis à la victoire des sandinistes au Nicaragua au point que je me demandai si, dans le fond, je n’irais pas y faire un tour afin de proposer mes services d’enseignant… Coopérer à Managua… quel rêve quand on sait aujourd’hui ce qu’est le régime sandiniste et le destin du dictateur Ortega. Il est certain que les jeunes béotiens des années soixante-dix qui en étaient comme moi à s’esbaudir à l’évocation (souvent dans « l’Humanité ») des succès remportés par les fronts divers ouverts ici et là (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau, Vietnam, Cambodge, Laos…) ont à assumer une certaine culpabilité de leur absence de clairvoyance sur les régimes qui se mettaient en place.
Mais avec Nancy Huston, ce n’est pas de cela qu’il s’agit et je ne lui ferai pas le reproche d’avoir été plus concernée par son statut de femme dans un monde machiste que par la grande cause du prolétariat mondial. Femme elle était, femme avant tout…
Et moi en tant qu’homme, qu’ai-je à dire ?
Je pourrais m’arrêter là… si je ne faisais partie de ces êtres humains qui pensent qu’entre hommes et femmes, il y a quelque part une essence commune, une « humanité » en quelque sorte, et qui permet de dialoguer. Peut-être cette humanité commune réside-t-elle simplement dans l’usage de la langue, si c’était le cas ce ne serait déjà pas si mal (je sais que la langue est scindée, sexuellement scindée ou « scindée selon le genre » si on préfère et que cela s’illustre particulièrement dans certaines cultures asiatiques comme au Japon où la langue des femmes est vraiment différente de celle des hommes, mais même en tenant compte de cela, il reste une faculté de langage par laquelle les êtres humains peuvent se parler et – peut-être – se comprendre).
L’idée de se comparer à Pol Pot ne lui est pas venue tout de suite, il fallait d’abord arriver à penser le Cambodge, ce pays où les gens sont souriants et ont une apparence de douceur et où pourtant il s’était passé quelques années plus tôt le pire des scenarii. Tout de go, au lendemain d’une victoire éclair, des gamins hirsutes, armés jusqu’aux dents mais marchant pieds nus avaient convaincu toute une population de quitter les villes, leur dirigeant ayant conçu le plan de les ramener au seul type de société qui vaille : le communisme primitif. L’individu devait disparaître, absorbé par le collectif. Plus aucune place n’était laissée au sentiment, à l’intimité ni à la morale (forcément « bourgeoise »). Dans un chaos indescriptible, jetés sur des routes s’égarant dans la jungle, les Cambodgiens devinrent ce que plusieurs films (Rity Panh) nous ont déjà montré, dont deux millions de cadavres laissant des montagnes d’ossements.
Un jour, elle frémit en pensant à Pol Pot. Quand celui-ci s’appelait encore Saloth Sâr. Et aussitôt apparaît en elle, à ce qu’elle dit, l’évidence de ressemblances avec elle-même :
– dans la petite enfance ; cauchemars, sentiment d’exclusion…
– déménagements nombreux…
– sentiment d’insécurité pendant les premières années scolaires,
– initiation simultanée à l’érotisme et à la politique,
– manipulation, transformation en objet sexuel,
– expatriation vers la France,
– découverte à Paris du marxisme,
etc. etc.
Surtout : « après quelques années à Paris, ils se jettent à corps perdu dans la défense d’une cause : pour Saloth Sâr, la libération du Cambodge et, pour Dorrit – le nom qu’elle s’est choisie – celle des femmes. Cette passion militante confère à leur existence un sens nouveau, roboratif : c’est sous son inspiration qu’ils écrivent et publient leurs premiers textes. Enivrés par l’espoir d’une révolution, ils sont désormais non seulement souriants mais prêts à tout ».
Evidemment, il ne viendrait normalement à personne l’idée que « de nombreux déménagements », des « cauchemars », un certain sentiment d’exclusion pendant l’enfance, voire une expatriation ou… la découverte du marxisme (serait-ce à Paris!) puissent être à l’origine d’un désordre mental à ce point profond qu’on en infère la nécessité de détruire l’humanité. Et pourtant c’est un peu l’idée que semble avoir Nancy Huston… Pathétique tourment. Le parallélisme qu’elle établit entre les deux trajectoires met mal à l’aise. Avant le plein engagement de Saloth Sâr dans la lutte anti-impérialiste, il y eut, comme on sait – et peut-être était-ce là un déclic – les intenses bombardements américains, d’abord près de la frontière avec le Vietnam puis dans une zone de plus en plus étendue. Les B-52 larguaient leurs bombes et « quand le Congrès mit fin [à leurs] frappes en 1973, plus de deux millions de bombes et autres munitions s’étaient abattues sur les champs et les villages cambodgiens. Elles avaient tué ou blessé plus d’un million de personnes et anéanti les deux tiers des animaux de trait ». Dans le même temps, Dorrit passe entre les mains de plusieurs amants dont Adam, ami de son père, et Nathan, ami du précédent. Et il se passe quelque chose d’assez extraordinaire avec Adam, un type plutôt costaud… qui lui dit un matin qu’il y a des choses qu’elle ne sait pas encore. « Ah ? Quel genre de choses ? – Eh bien par exemple… je peux me tromper, mais il me semble que tu fais partie de ces femmes qui savent trouver du plaisir dans la douleur. – Tu as senti ça ? – Je crois, oui. – Ben… on peut essayer. » Je ne sais pas vous, mais moi je trouve ça dingue. Un type qui suppute que sa partenaire en amour aime souffrir… et celle-ci rétorquant benoitement « ah bon, si on essayait ». Pendant qu’ils font l’amour, il lui balance alors 14 gifles (pour passer le temps, elle les a comptées).
Quatorze gifles seraient ainsi le correspondant de deux millions de bombes. Mais pourquoi pas après tout ? Je suis fermement convaincu que la violence qui tombe sur un humain isolé n’est pas moindre que celle que l’on inflige à un groupe d’humains lorsqu’on la rapporte à la perception pure. Les cataclysmes qui se produisent dans un cerveau valent sans doute ceux que subit la Terre entière : c’est juste un changement d’échelle qui établit leurs différences. Néanmoins, on fera très attention de ne pas poursuivre l’analogie trop loin… Les Américains n’ont pas proposé aux Cambodgiens un largage de bombes en guise de divertissement érotique.
Ce livre est donc terrible. Terrible en ce qu’il révèle une béance, un gouffre dans la pensée : comment un être humain (une femme en l’occurrence) arrive à se penser subjectivement comme un terrain de bataille à l’échelle d’un pays, comment elle voit les tourments qu’on lui inflige (dont on ne peut pas ne pas penser à certains instants qu’ils sont désirés) comme autant de meurtres et d’incendies laissés par une guerre. N’est-ce pas le paroxysme du fantasme : éprouver son corps comme une métaphore d’une nation en guerre, assimiler la guerre des sexes à la guerre anti-impérialiste et se voir en héroïne d’un combat au même titre qu’un leader révolutionnaire. Disant cela, je ne cherche à aucun moment à minimiser la cause du féminisme : il faut bien finir par admettre que la violence infligée aux femmes est une réalité quotidienne, qu’elle dure depuis toujours et qu’il serait bon que cela cesse un jour(*) (car entre nous, je ne vois vraiment pas ce que les hommes y gagnent!) c’est juste que le rapprochement fait dans cet ouvrage est proprement renversant. Encore une fois, n’étant pas femme, il m’est presque impossible de juger la pertinence du propos, mais je constate simplement. Je constate la douleur, la souffrance, l’oppression… mais « en même temps », toujours en contrepoint, l’affirmation d’un désir, celui de paraître (paraître belle, paraître séduisante, s’enorgueillir – car Nancy Huston s’enorgueillit, qu’elle le veuille ou non – de ses conquêtes sexuelles, notamment parmi les hommes qui comptent en littérature – saura-t-on qui est ce monsieur D. qui apparaît à la page 176, « Juif new-yorkais dont l’oeuvre romanesque connaîtra bientôt une renommée mondiale », Philip Roth ?). On peut objecter certes que cette contrainte du plaire à tout prix est dictée par la société et donc par les hommes. A voir… il y a une réalité du désir aussi, et un réel de l’inconscient, comme on disait justement dans les années soixante-dix sous la férule de Lacan (aux séminaires duquel se rend d’ailleurs notre héroïne).
Arrivée à Paris, Dorrit-Nancy se rapproche des groupes féministes (Xavière Gauthier) et se lance dans l’écriture de pamphlets violents contre le genre masculin : « colère des femmes, soulevées contre les violences qu’elles ont endurées aux mains des hommes depuis la nuit des temps… pas de compromission ni de sécurisation possibles, le fusil pour combattre le fusil ». Elle en vient à penser qu’on pourrait bien exterminer la majeure partie de la gent masculine (« le ratio bouc / chèvres serait tout à fait suffisant : un homme pour vingt à vingt-cinq femmes ») et c’est là sans doute qu’elle s’assimile à Pol Pot… sauf qu’entre temps, bien sûr, Pol Pot est passé à l’acte.
Livre terrible, livre aussi qui nous laisse sur notre faim.
Car ce qui nous intéresse le plus après tout, c’est « après ». Oui, que se passe-t-il, après ? Pour Pol Pot, il suffit de chercher les informations sur Internet. Petit vieux misérable en résidence surveillée dans un coin reculé, il meurt à 73 ans, non sans avoir livré son dernier message à un journaliste américain venu l’interviewer : « est-ce que vous me trouvez l’air violent ? ».
Mais Nancy Huston, elle ? Nous n’aurons droit qu’à quelques lignes en fin d’ouvrage :
« Dorrit, elle aussi, va bientôt se marier… elle vient tout juste de rencontrer son futur mari. Elle aura des enfants, et même des petits-enfants. Contre toute attente, elle finira par aimer manger et faire à manger, rire aux éclats et se détendre au cours de longues soirées amicales ».
Bien. Très bien même. Nous sommes heureux pour elle. Mais c’est peu. Comment passe-t-on donc d’un Pol Pot en puissance à une aimable grand-mère qui aime bien rigoler ? C’est cela qui nous intéresse et c’est cela qu’elle ne nous dit pas.
(*) sur le sujet, rien de mieux que les monologues de Blanche Gardin, présentée comme « humoriste » parce qu’il faut bien donner une catégorie aux gens de spectacle mais qu’on pourrait plus justement, si le mot existait, qualifier de « tragédiste ».
Là, je connais un peu les protagonistes et ton balayage des années passées à les regarder est intéressant. Le décalage entre les deux univers où l’une se joue un rôle dans l’excès, se prend pour un autre, se retrouve dans bien des appréciations hystériques, des colères injustifiées, des jugements définitifs qui ponctuent l’actualité avec ses commentateurs sarcastiques.
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« des années passées à les regarder » mais pas seulement aussi, j’y ai un peu participé (par mes défilés, mes votes, mes adhésions). Je suis d’accord avec toi qu’on retrouve dans ce genre de témoignage la violence et l’hystérie qui nous sont désormais familières de la part des médias.
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Qu’il faille prendre tant de précautions pour dire une chose aussi saine que la possibilité d’une communication entre hommes et femmes, et l’existence d’une commune nature humaine m’attriste et m’atterre…
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Yes, @Frog, that’s right… Les temps sont très bouleversés, voyez-vous… et ce qui était évident à nos yeux il y a encore quelques années ne l’est plus du tout aujourd’hui, c’est bien sûr très malheureux, mais en même temps, il est bien que la libération de la parole des femmes soit passée par là, pour nous révéler des choses que nous soupçonnions à peine, comme cette violence du harcèlement sexuel que beaucoup de femmes subissent quotidiennement, voire cette violence des rapports sexuels, même conjugaux, bref pour nous révéler l’existence d’un gouffre sous nos yeux. Même si bien sûr, je pense qu’il est exagéré de comparer cela aux souffrances subies par les peuples en guerre.
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Vous êtes bien indulgent de trouver cela seulement « exagéré » ! Sur la libération de la parole des femmes, je suis bien évidemment d’accord (j’en suis aussi bénéficiaire), mais je ne peux que regretter la part accordée aux dérives sexistes et bêtement simplificatrices de certaines féministes, qui desservent le combat légitime mené par d’autres, et qui vous conduisent, comme bien d’autres, à devoir tenter de justifier d’avoir quelque chose à dire sur le livre d’une femme. Le sort des femmes ne peut s’améliorer sans l’adhésion des hommes, nous avons un destin commun – je ne fais qu’enfoncer des portes ouvertes… ou bien ?
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Bon…je ne résiste pas là.
Je ne sais pas pourquoi j’ai des réactions… hystériques ? sur ces sujets, mais des années à pratiquer la psychanalyse des deux côtés du divan m’amènent à pouvoir affirmer… sans hésitation, pour une fois, que l’ « avantage » de la perversion au masculin est d’être aussi visible que l’est le sexe… d’un homme.
Pour la perversion au féminin… elle est aussi difficile à voir que l’est… le sexe de la femme, pardi.
Depuis longtemps je pense que la biologie, le réel du corps, sont des impératifs auxquels ni hommes ni femmes n’échappent.
Je ne parviens toujours pas à comprendre pourquoi tant de personnes qui se croient.. intelligentes ne comprennent pas que l’oppression des femmes, et de leur parole, passe autant par les femmes, que par les hommes. Peut-être même plus, d’ailleurs.
Je me demande, d’ailleurs, quand « nous » allons enfin tenir compte du fait que la mise en concurrence…. exacerbée de femmes avec des hommes pour le même travail, une denrée en passe de devenir de plus en plus rare dans nos sociétés capitalistes, conduit immanquablement à une crispation dans les rapports interpersonnels entre hommes et femmes dans le privé, par la même occasion.
Ne pas en tenir compte me semble intellectuellement lâche, de mon point de vue.
Naïf, si l’on veut.
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que la perversion soit également distribuée dans les sexes, nous pouvons en être d’accord et, de ce point de vue, Nancy Huston n’est pas exempte de doutes que l’on puisse avoir sur elle (qui pourrait prétendre être à l’abri de toute forme de perversion?). J’ai exprimé dans ce billet une certaine perplexité… qu’elle s’assimile à Pol Pot… c’est aller un peu loin (dans la reconnaissance de sa perversité, justement). Mais pour l’essentiel, qui est le rapport hommes-femmes dans notre société, vous ne pourrez rien faire qui empêche de dire, comme le fait Marcel Gauchet ces jours-ci dans Le Monde, que « l’époque de la domination masculine est en train de disparaître ».
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J’ai écrit sur Iphilo qu’il serait important de réfléchir à ce noeud linguistique tissé autour de l’étymon « dom », qu’Alain Rey sépare en deux homonymes, en mettant à part le « dom » de « domestique » et celui de « dominer ».
La racine indo-européenne « dom » peut être.. ENTENDUE dans « domus », la maison, « dominical », d’où notre « dimanche » le « dominus » qui va de pair avec notre.. SEIGNEUR, autrement dit, le.. maître de maison (domini domus), qui donne la maison du Seigneur, ou l’Eglise, en tant que lieu physique.
Alain Rey renie l’hypothèse d’une parenté étymologique entre ces deux « dom », mais… on sait bien que les signifiants des homonymes tendent à rassembler leurs signifiés… dans les esprits, en tout cas. J’appellerai ça une loi linguistique. Une loi… DE L’ASSOCIATION, contre laquelle les linguistes, et les lettrés… savants pestent un peu comme on pisse dans un violon.
Réduire la question du patriarcat, la structure symbolique du patriarcat à une… violence faite aux femmes sous forme de « domination masculine » me semble.. très simpliste, pour être tendre.
Et encore une fois, je renvoie à Jacqueline de Romilly, qui elle-même semble mettre en question la possibilité d’étayer la transcendance.. NECESSAIRE sur… la domination féminine ? En tout cas, trêve de plaisanterie, nous ne parlerons plus d’égalité, là.
L’égalité est une belle fiction, à prendre comme telle.
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Je me souviens de quelques articles de Nancy Huston dans « Libé », du temps où c’était encore un journal d’opinion, engagé et intellectuel et non une annexe plus ou moins branchée du « Parisien ».
C’est donc faire ici trop d’honneur (et très longuement) à ce livre (merci, tu évites de le faire acheter) où l’auteur – à moins qu’il n faille dire « l’autrice », sans doute – semble révéler une âme de dictateur (« dictatrice » ?) refoulée. :/:/:/:/:
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Nancy, tu déconnes 🙂
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@ alainlecomte : Nancy née qua(si) nonne. 🙂
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