Hasard des lectures en ce mois de juillet : l’intéressant numéro de la revue Cités (Philosophie, Politique, Histoire) le numéro 86, paru sous le titre La langue sous contrôle ?, dans lequel interviennent Sonia Branca, Liliane Sprenger-Charolles, Marc Hersant, Yves-Charles Zarka etc. collaborateurs habituels, mais aussi Yana Grinshpun, François Rastier, Jean Szlamowicz, et qui contient une interview de Jean-Claude Milner (par Isabelle Barberis et Franck Neveu) ainsi que la recension du dernier livre de Pierre-André Taguieff sur « L’imposture décoloniale ». C’est surtout pour le titre et pour Milner que je l’avais acheté, mais je n’ai été déçu par aucun des articles. Sans être forcément d’accord avec toutes les positions exprimées, on doit leur reconnaître au moins le mérite d’êtres roboratives. La problématique générale est celle d’une opposition à des mouvements qui tendent aujourd’hui, en tout cas dans le monde intellectuel et universitaire, à imposer leur loi en dépit, semble-t-il, de toute scientificité. Je sais : cela recouvre un débat épineux, très chargé politiquement. En gros : islamo-gauchisme contre islamophobie. Mais aussi : la langue doit-elle être « inclusive » ou non, l’inclusivisme est-il le garant de l’attitude correcte concernant le féminisme ? Faut-il accepter la doctrine selon laquelle tous les symboles d’un passé regrettable doivent être purement et simplement éradiqués ? Etc.
L’angle d’attaque de ce numéro de revue est principalement la langue, puisqu’on demande leur avis à deux des plus grands linguistes que nous aurons connus en France au XXème siècle (et même au début du XXIème) : Jean-Claude Milner et François Rastier. Hommes du siècle dernier, ne manquent pas de dire leurs détracteurs plus jeunes, comme si des pans entiers de la réflexion pouvaient disparaître, non pas à la suite d’arguments décisifs mais seulement parce qu’ils ne seraient plus dans l’air du temps, moins convenables ou devenus gênants et comme si, surtout, l’argument de l’âge pouvait primer sur tout argument de raison.
L’entretien avec Milner montre avec beaucoup de clarté qu’on ne fait pas ce qu’on veut avec la langue, qu’elle résiste aux mauvais traitements, c’est en cela qu’elle appartient d’ailleurs au réel, grâce à cela que l’on peut édifier une science qui a pour nom « linguistique ». La langue nous préexiste quand nous entrons dans ce monde, elle a, à ce moment-là, déjà donné lieu à des milliards d’œuvres, textes de littérature, de philosophie ou de religion. Oublier le réel de la langue serait comme avoir perdu la clé ou le mot de passe qui nous permettrait l’accès à un monde prodigieux qui est justement celui dont nous sommes faits. Depuis des millénaires (pensons à Panini, le grand grammairien indien du IVème siècle avant notre ère, qui a « formalisé » le sanskrit d’une manière encore jugée aujourd’hui indépassable), les connaissances se sont accumulées sur le langage qui ont abouti à la mise en évidence d’unités dont la langue se compose : phonèmes, morphèmes, léxèmes, phrases… De même qu’un phonème n’est pas n’importe quel son (mais un faisceau de traits sonores qui prend sens dans un système d’oppositions, comme l’a magnifiquement montré Roman Jakobson), un morphème n’est pas n’importe quelle façon de découper un mot, ce peut être une racine (nominale ou verbale) ou un affixe quelconque (« ette » dans « chemisette » pour indiquer une certaine petitesse, ou bien « ait » dans « mangeait » pour indiquer un temps et un mode du verbe), mais ce n’est en aucun cas un vulgaire « sous-mot ». Si en écriture « inclusive », on décide par exemple de tronquer le mot « travailleur » en prenant pour pseudo-racine la chaîne de caractères « travailleu », on obtient un découpage qui ne correspond à aucune analyse morphologique qui fasse sens. « travailleur » a pour racine « travail » et suffixe « eur » (ou « euse » pour « travailleuse »). Donc peut-être si nous voulons vraiment pratiquer le code dit « inclusif », nous pouvons noter : « travail.leur.leuse » mais pas « travailleu.r.se »… Il s’agit à ce moment-là d’une vulgaire « factorisation » d’un ensemble de termes, genre de chose que tout le monde a appris à l’école, non pas « en français » mais… en mathématiques. Par exemple 3.4 + 5.4 = (3 + 5).4, tout comme « travailleur ou travailleuse » = « travailleu.(r ou se) ». Ce sont des mathématiques, et cela ressort de la structure dite de monoïde dans laquelle sont les mots vus comme chaînes de caractères. Mais il y a un fossé entre les mots vus comme chaînes de caractères et les mots vus comme entités linguistiques qui font sens, qui se composent entre elles, qui s’opposent à d’autres dans un lexique etc. Cela n’était pas tellement thématisé au début des recherches en linguistique formelle, cela amusait le mathématicien comme cela amusait le poète oulipien. Il était plaisant de dire qu’un langage n’était rien d’autre qu’une partie d’un monoïde libre sur un alphabet… en tout cas cela ne mangeait pas de pain… surtout quand on ne le prenait pas trop au sérieux. Le problème est que maintenant certains donneurs d’ordre (quand ce n’est pas de leçon) prennent la chose très au sérieux, eux ! Et ce qui est drôle c’est que je suis presque sûr que parmi tous ces donneurs d’ordre pleins de certitudes, il en est (peut-être la plupart) qui s’insurgent… contre le technicisme ! lequel se trouve justement réalisé dans cette manière cavalière de traiter la langue.
Revenons à Milner, il dit :
Il est tout à fait exact que la linguistique, telle qu’elle était conçue depuis Saussure, est remise en question. S’ils étaient logiques avec eux-mêmes, les inclusivistes devraient en demander l’interdiction. Ils sont ouvertement linguistosceptiques, mais je discerne, dans leurs propos, un autre doute : secrètement et sans peut-être en avoir conscience, ils sont glottosceptiques. Ils ne croient pas aux langues ; ils les tiennent pour des ensembles de conventions administratives, comparables au code de la route et, comme ce dernier, modifiables à tout instant par décret. Les climatosceptiques accusent de complot ceux qui admettent la réalité du changement climatique ; ils rejettent les preuves avancées par la recherche scientifique et s’insurgent, sans forcément employer le mot, contre l’épistémocratie. Les glottosceptiques agissent de même.
L’entretien fait allusion à un mouvement qui souhaiterait en effet nier le réel de la langue au nom d’un slogan : « la langue est à nous », sous-entendu : elle n’est pas aux linguistes, aux savants… Mais la langue n’est à personne et on se demande bien qui est ce « nous » qui revendique des droits de propriété. En dépit de ce que veulent nous faire croire ces militants d’un genre nouveau, ce « nous » désigne une minorité, et autant le dire : une élite. Déjà que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture n’est pas chose simple pour nos enfants, y ajouter une variante inclusive ne le facilitera pas, bien au contraire. Si l’écriture inclusive est de l’ordre d’une mise en facteurs d’une expression algébrique, il faudra attendre quelques années de plus pour apprendre à lire.


Deux épistémocrates, François Rastier et Jean-Claude Milner
Je suis content d’apprendre via cet article de quoi certains de ces pseudo-propriétaires de langue me traiteraient si j’avais à les rencontrer : je serais pour eux… un épistémocrate. Voilà qui me fait voir la vie sous un nouveau jour… je n’avais pas songé à cela et n’avais jamais envisagé qu’un jour, il suffirait d’être un peu critique, un peu attentif, un peu sérieux dans l’abord des sciences pour être ainsi désigné. Ne doutons pas que, bientôt, qui voudra rappeler les grands principes de la mécanique de Newton, ou de la relativité d’Einstein sera lui aussi traité d’épistémocrate. C’est vrai, quelle arrogance il faut avoir pour prétendre connaître la gravité, la vitesse de la lumière ou l’éloignement des astres… Va pour épistémocrate ! Après tout, c’est meilleur que phallocrate ou ploutocrate. La racine « épistémé » me plaît beaucoup. Foucault avait avancé savamment ce terme, en guise de substitut à la notion de « structure » : nous parlions toujours selon lui depuis le cœur d’une épistémé. Compagnons d’épistémé, je vous aime !
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Autre chose que j’apprends en lisant ce numéro 86 de la revue Cités : qu’il semble impossible désormais à qui ne partage pas en totalité les positions d’un courant qui se veut « inclusiviste », « décolonial » et proche des mouvements queer ou transgenres d’intervenir dans une tribune universitaire, ou de publier un article sur des sujets qui touchent de près ou de loin à ces thématiques. Les empêcheurs se plaignent : si nous laissions parler tous ces « conservateurs », alors nous n’aurions plus de temps pour dire des choses vraiment intéressantes. C’est bien sûr oublier la nécessité du dialogue, le fait que les idées mêmes de ceux qui prétendent avoir la vérité ne pourraient que se trouver renforcées par la confrontation avec leurs opposants. Je vois bien que ces universitaires voudraient être considérés comme des savants, comme appartenant à une nouvelle science, et que pour cela ils miment l’habitus des vrais scientifiques : il est certain que si, après Einstein, un chercheur « de l’ancien paradigme » avait tenu à publier dans une revue scientifique un article sur l’éther, il aurait été impitoyablement rejeté… c’est que dans un tel cas nous aurions été dans un domaine où il est réellement possible de départager les thèses (par des expériences, des raisonnements mathématiques etc.), ce qui n’est pas le cas ici.
La « cancel culture », invention nord-américaine, apparaît comme une menace sur « nos libertés » et surtout, nos « libertés académiques ». Que veut-elle dire ? Comment la traduire en notre langue ? A première vue, c’est une culture de l’anéantissement, une culture de la table rase. Annihilons la culture du passé puisqu’elle est empreinte de préjugés que nous rejetons aujourd’hui. A priori, elle n’est pas absurde, on comprend qu’elle naisse chez des parties de la population qui ont tellement souffert desdits préjugés : femmes, êtres ayant souffert d’une orientation sexuelle non majoritaire, personnes originaires d’Afrique ou d’autres continents que l’Europe etc. Mais évidemment ceux et celles qui la promeuvent sont dans l’erreur s’il s’agit d’inscrire un grand blanc d’amnésie en lieu et place des champs d’idées et de paroles, écrites ou non, qui ont fabriqué ce moment présent, celui qui, aujourd’hui, permet de revoir rétroactivement le processus qui a mené à ce que nous sommes. L’attitude qui consiste à nier l’histoire en considérant que seul le moment présent « a raison » se nomme « présentisme », c’est bien sûr une erreur méthodologique qui se base sur une conception fausse du temps. Même les physiciens ne commettent pas cette erreur. Si certains pensent que « le temps n’existe pas »(*), ce n’est pas au sens où n’existerait que le moment présent, le reste n’étant qu’illusion, mais à celui où toutes les trajectoires temporelles coexisteraient dans un même « espace-temps » et que nous n’aurions comme faculté que celle d’en extraire des échantillons ordonnés, nous donnant l’illusion d’un avant et d’un après, aucun moment « présent » n’existant sans ceux qui l’ont « précédé » (et probablement ceux qui lui « succèdent »).
Anéantir la culture du passé, c’est nous anéantir nous-mêmes. C’est cette culture, aussi imparfaite soit-elle, aussi négatrice d’universel ait-elle pu être (car il est vrai que pendant la très grande majorité du temps passé, elle a totalement ignoré les espaces lointains, les cultures dites « exotiques », les langues parlées par les peuples éloignés), qui a façonné nos inventions (sans lesquelles nous serions peu de chose aujourd’hui), qui a construit notre sensibilité au travers de l’art (qui pourrait amalgamer Rembrandt ou Nicolas Poussin aux ravages des siècles anciens ? Ou Bach, ou Mozart?) et fait de nous ce que nous sommes, y compris dans nos revendications pour plus de justice et… d’universalisme.
Certain(e)s aujourd’hui peuvent bien jeter aux gémonies Stendhal ou Racine, Molière ou Shakespeare au nom de leur sexisme (pardon, on doit dire aujourd’hui « androcentrisme »), cracher sur Voltaire et Diderot suspectés de racisme, il n’en reste pas moins qu’ils ou elles leur doivent sans doute en grande partie la manière dont ils ou elles s’expriment, leur langue, leur manière parfois de ressentir l’amour, mais aussi la violence ou la haine. Donnons-leur crédit que tous ces écrivains du passé ont donné une description « androcentrée » des sentiments puisqu’on y parlait presque toujours d’amours hétérosexuelles et que les femmes accortes y ressemblaient souvent à des êtres délicats et gracieux… mais l’amour n’y était pas moins là, avec ses affres et ses tourments et que ces traits caractéristiques là sont toujours présents, au-delà des orientations sexuelles, avec les mêmes émois, le même trouble devant la grâce et la délicatesse. Je me souviens avoir été bouleversé par la vérité et la crudité de la description de l’amour charnel chez un Jean Genet par exemple alors même que je ne partageais pas en principe les mêmes goûts que l’auteur en matière sexuelle. Il en va de même avec Proust, bien entendu, qu’on ne tardera pas à dénoncer pour… homophobie, alors même que les intermittences du cœur qu’il décrit sont applicables à toutes relations humaines (mais certains trouveront là à redire au nom d’un spécisme supposé, ne faudrait-il pas étendre ces émois au règne animal tout entier ? Ce dont je doute encore, soyez rassurés). On peut certes mener une vie en n’ayant jamais rencontré ni Julien Sorel, ni Fabrice del Dongo, et encore moins Thésée ou Bérénice, en n’ayant côtoyé ni Rimbaud ni Baudelaire (affreux misogyne s’il en est), tout comme on peut avoir vécu sans connaître son meilleur ami, ni son ou sa plus tendre conjoint(e), mais comme on peut le voir surtout dans ce dernier cas, il s’agirait sûrement d’une vie « moindre » (comme aurait pu dire Beckett), serait-ce même une vie… vraiment vivable ?
(*) Carlo Rovelli par exemple
Merci Alain pour cet article et pour attirer notre attention sur cette publication salutaire. Cette idée que nous possédons la langue (excellente comparaison avec le code de la route !) m’éberlue depuis longtemps (mais je passe mon temps à être éberluée ces dernières années) et je suis heureuse de trouver ici des arguments linguistiques qui éclairent davantage mon éberluement. Quant à l’impossibilité (ou la très grande difficulté) de pouvoir exprimer dans les universités ou d’autres « plate-formes » (dont la raison d’être devrait justement être la promotion du débat intellectuel) des idées qui n’adhèrent pas en tout point à la doxa de l’heure, malheureusement cela fait longtemps qu’elle se fait sentir en Angleterre où je vis ou aux Etats-Unis. Comment en est-on venu là ? Comment les institutions elles-mêmes ont-elles perdu le Nord ? J’espère que ce genre de publication permettra de rééquilibrer les choses, mais je crains que ce ne soit voeu pieux.
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Par ailleurs, je ne comprends pas cette articulation islamo-gauchisme / islamisme selon laquelle le débat s’organise en France. Les mêmes histoires de langue / décolonisation / révision de l’Histoire / idéologies de genre etc ont lieu dans les pays anglo-saxons, sans que l’islam n’y figure en aucune manière.
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A reblogué ceci sur In the Writing Gardenet a ajouté:
Un article salutaire d’Alain Lecomte du blog Rumeur d’espace, que je me permets de rebloguer ici (le titre est savoureux). Il y rend compte de sa lecture du numéro 86 de la revue Cités, « La Langue sous contrôle ». Remettons les points sur les i concernant les manipulations moralisatrices et complètement farfelues que l’on fait subir à la langue dans le cadre de la révolution culturelle actuelle.
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Merci, Frog, de ce « reblogage ». Pour répondre à vos questions, je pense que la situation en France est légèrement différente de celle qui prévaut dans les pays anglo-saxons (mais revient finalement presque au même). Chaque pays a ses propres obsessions. Dans le cas de la France, une bonne partie de son histoire est relative à la colonisation et en particulier celle des pays du maghreb. D’où une polarisation très forte vers l’islam et ses dérivés. Depuis ma tendre enfance, je suis habitué, hélas, à entendre des discours racistes anti-arabes, on appelait cela alors tout simplement « le racisme anti-arabe » est il est évident que celui-ci perdure. Certains militants ont trouvé bon de ne plus parler de racisme anti-arabe, mais de dire, à la place « islamophobie », cela permet de dénoncer en toute innocence les critiques, parfois légitimes, qui sont faites à l’islam, et donne une arme efficace aux soutiens d’un islamisme qui peut avoisiner le djihadisme. J’ai vu dans un débat télévisé, le sociologue François Héran (qui par ailleurs est un grand connaisseur des problèmes de l’émigration) dire triomphalement: « l’islamophobie existe puisqu’on peut la mesurer ». Il avait à côté de lui Delphine Horvilleur qui lui a gentiment dit que ce qu’il prétendait mesurer n’était rien d’autre que ce que l’on appelait jusqu’ici le racisme anti-arabe, il a balayé l’argument d’un revers de manche en disant que c’était juste une question de mots. Or, nous savons que les mots comptent, la manière dont nous désignons un phénomène est déjà en elle-même une prise de parti sur ce phénomène. Ce débat en France est particulièrement vif depuis l’assassinat de Samuel Paty, on sait que quelques intellectuels n’ont pas hésité à s’en prendre au professeur plutôt qu’à son agresseur. Alors on parle en ce cas d’islamo-gauchisme, et Pierre-André Taguieff a en effet montré qu’il y avait un fondement à cette dénomination (qu’on trouve aussi en Angleterre avec le fait que certains groupes trotskystes ont remplacé dans leur phraséologie « la classe ouvrière » (qui tendait à disparaître) par les immigrés musulmans. Mais s’il y a en effet un fondement « scientifique » à cette dénomination, il n’en reste pas moins que certains courants de pensée plutôt droitistes ont sauté sur l’aubaine pour critiquer des universitaires de tendance modérée qui se contentaient de poser des questions sur des sujets comme le colonialisme ou l’intersectionnalité, c’est la raison pour laquelle je renvoie dos à dos les deux étiquettes dans mon billet.
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Merci Alain pour cette explication. Passer du racisme anti-arabe à l’islamophobie et les amagalmer n’est en effet pas innocent du tout. On se demande si c’est bien l’attitude des uns et des autres envers l’islam qui constitue la ligne de front entre ces divers groupes. Je dois dire que je n’ai jamais entendu parler d’une corrélation ici entre l’ancienne classe ouvrière et les immigrés musulmans (principalement pakistanais et je crois assez différents des Arabes de France), et suis étonnée de découvrir cela ! Les plus défavorisés en Angleterre, les plus confrontés à l’échec scolaire notamment, sont plutôt des Blancs (la « White underclass » – et les hommes en particulier), dont on peut comprendre qu’ils aient du mal à accepter les discours leur ordonnant de « check their privilege ».
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Revenue chez vous grâce à votre si délicate Frog, quel plaisir de vous écouter (étrangement, j’associe votre lecture à ce que j’imagine être votre voix).
🙂
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Ah! merci! c’est gentil de revenir chez moi! vous avez raison: j’écris comme je parle, pas étonnant que vous entendiez ma voix! 🙂
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Merci pour cette belle recension ! Je découvre moi aussi être épistémocrate ! Et le revendique…
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vivent les épistémocrates!
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Juste un regret: vous n’avez pas prévu la diffusion sur Twitter qui est ma préférée et la copie du lien est moins « visuelle » et attirante.
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oh la la … non, je ne suis pas sur Twitter, déjà que je suis sur Facebook… parfois à ma grande honte… (car je ne crois pas qu’il soit bon de trop nourrir les réseaux sociaux, pour le simple profit de monsieur Zuckerberg ou d’autres…)
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Maintenant dès que quelqu’un se réfère à Foucault, je le soupçonne de quelque entourloupe intellectuelle. Une maison d’édition italienne le présentait dernièrement comme le plus grand penseur du XXe siècle, les bras m’en tombent.
Ces noms en crate, j’imagine qu’il faut grimacer pour bien les prononcer. Ils en disent plus long sur ceux qui les utilisent que sur ceux qu’ils visent.
Épistémocrate n’a aucun sens, puisque le savoir n’asservit personne, il affranchit. Et nous avons plus d’humilité face à la réalité et à sa nécessité et moins de désir de dominer nos semblables que ces nouveaux courants.
Mais je suis heureuse d’avoir trouvé autant de compagnons d’épistemé !
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bien entendu, vous avez raison, le savoir n’asservit personne, bien au contraire, il libère. Foucault est grandement responsable de cette vision selon laquelle le savoir aurait partie liée avec le pouvoir. J’espère que s’il était encore en vie, il se repentirait!
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Je lis ce billet avec pas mal de plaisir, mais du plaisir mitigé.
A l’heure actuelle, je dois dire… « ich bin der Welt abhanden gekommen ». Je suis perdue pour le monde où jadis j’ai gaspillé tant de temps…. un des Rückhert Lieder les plus connus. Très beau. Recommandé.
Les tempêtes dans les théières autour du féminisme, sexisme, islamogauchisme, etc, me laissent totalement froide.
Mais je constate que nous privilégions le grec pour construire nos mots en ce moment, ce qui n’est pas tout bénéf, de mon point de vue…
Je lis une biographie sous forme de fiction d’Alexandre le Grand, écrit à la fin des années ’70 par Mary Renault, où j’apprends bien des choses sur les moeurs de nos anciens.
Cette lecture me permet de dire…. plus ça change, plus c’est la même chose.
En passant, l’esprit d’Alexandre tirait du côté de l’universalisme. Autant que le nôtre.
Je crois que je suis amoureuse… Ça fait du bien !
A l’époque où le Virtuel est sacralisé, je ne vois aucun inconvénient d’être amoureuse d’un homme qui est mort il y a plus de 2000 ans maintenant. Et en plus, Alexandre se déplaçait en campagne avec une copie de « L’Iliad » qu’il gardait un peu comme les Hébreux avait intronisé l’arc de Jahvé dans leurs campements.
Quel Homme, Alexandre… Et puis, préférer « L’Iliade » aux écrits d’Aristote… OUI OUI OUI.
On fait comme on peut dans la vie…
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Il ne faudrait pas oublier, toutefois, qu’il y a un projet… dans le mot « université » qui s’entend à qui écoute les etymons…
Il serait bon de s’en souvenir.
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Unis vers Cythère, c’est cela que vous voulez dire? 🙂
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