On aimerait bien que tout cela s’arrête, on voudrait bien que tout cela n’ait été qu’un mauvais rêve et que l’on se réveille enfin. Nous sommes au mois de juin. En plein Paris, Strauss-Kahn a annoncé officiellement qu’il était candidat à la présidence de la République. L’annonce a été accueillie avec un « ouf » de soulagement par des millions de personnes en France, qui font confiance à quelqu’un dont toute la presse a vanté ces derniers jours l’action positive à la tête du FMI. Pendant la pire période de crise depuis la création de l’organisme international, DSK a maintenu un cap, proposé des solutions, fait ce qu’il a pu pour aider la Grèce, l’Irlande, le Portugal. Il a introduit dans le discours « FMI » des notions qui n’étaient pas que pur libéralisme, se préoccupant notamment des taux de chômage. DSK candidat, NS n’a qu’à bien se tenir. Déjà les autres leaders du PS s’attendent à entrer dans des primaires de pure forme. DSK est un homme décontracté, calme, qui inspire la confiance. On le dit libertin, amoureux des femmes, mais allons, tout ceci n’est que susceptible de lui attirer la sympathie : on est en France. C’est beau d’avoir un président qui aime la vie. Comme ici, les oiseaux volent dans un ciel lumineux au-dessus du Palais du Luxembourg : je le sais, j’étais encore hier vers midi en train de manger un sandwich sur une de ces chaises métalliques, surplombant le bassin, qu’on peut déplacer à son gré. Je me suis même endormi sur ma chaise.
Et j’ai fait un cauchemar horrible : figurez-vous que DSK devenait un violeur ! que dans une suite d’un grand hôtel new-yorkais, il s’en prenait à une femme de chambre, la forçant à lui faire une fellation. Il avait ensuite essayé de prendre l’avion mais avait été rattrapé par la police, la fameuse NYPD. Dans mon rêve, on voyait nettement les initiales. Plus tard, on le voyait, lui, le futur président, entre quatre molosses, menottes aux poignets. Il était mis en taule (rien que ça, vous vous rendez compte… le rêve se permet toutes les licences). On l’inculpait de sept chefs d’accusation. A la télévision, ses amis venaient prendre sa défense, certains essayaient de l’excuser en disant : « il n’y a pas mort d’homme », d’autres assuraient qu’entre la femme de ménage et DSK c’était parole contre parole, qu’il fallait croire en l’innocence de DSK. Mais alors, s’il était innocent, c’est que la femme de ménage avait menti ? inventé toute cette histoire ? Pourquoi ? c’était un complot, alors. On sentait bien que les pontes du PS pro-Strauss-Kahn perdaient pied. C’était pathétique de voir un Badinter risquer de se décrédibiliser, s’empêtrant et bafouillant face à des journalistes qui demandaient des comptes.
Heureusement, je me suis réveillé. Tout était clair, les oiseaux chantaient. Je savais que le lendemain, DSK allait annoncer sa candidature.
Tant qu’à fantasmer… DSK élu président, divorçant aussitôt pour se remarier avec Carla B. …
On comprend mieux certains oiseaux, les migrateurs.
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ah oui, bien vu…
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@ alainlecomte : rigolo, votre « mauvais rêve », pourtant votre attaque, notamment, contre Robert Badinter a l’impact d’une fiente de pigeon ramier.
Allons, réveillez-vous !
Pour les prochaines élections présidentielles, faute d’un crédible président de la République qui s’appellerait Mélenchon (une fois élu par la grâce d’un miracle radieux), et qui mettrait à lui tout seul la « mondialisation » par terre, vous allez devoir voter pour un(e) candidat(e) du PS : hélas – outre la « morale » que ce parti aurait perdue, d’après notre grand président de la République, à cause de l’affaire DSK, pourtant pas encore jugée… – cela ne correspondra pas à votre idéal et à vos idées sympathiques sans doute enivrées dans l’air pur des sommets.
A moins que l’abstention ou le bulletin nul ?…
Cruel dilemme pour vous, mais la nuit, dit-on, porte conseil ! Il en reste encore quelques-unes.
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@dh : je suis surpris par votre attaque. Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que les turpitudes d’un homme ont à voir avec « la moralité » d’un collectif auquel il appartient. DSK out, Hollande ou Aubry me vont très bien… Je souhaite seulement que les inféodés à DSK se taisent un peu maintenant. C’est leur insistance qui est plus que gênante car elle ne les conduit qu’à proférer d’immenses âneries qui sont d’un autre temps.
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@ alainlecomte : les « inféodés » à DSK, ce n’est pas le problème. Vous attaquez un homme, Robert Badinter, qui est l’honneur de la République et qui « bredouille » moins qu’un présentateur basique d’émission de télévision.
Et pour vous « les pontes du PS pro Strauss-Kahn perdaient pied » : qui ça, Moscovici ? Il tient un discours tout à fait raisonnable. Le Guen, idem.
Par ailleurs, je ne suis pas comptable des déclarations des Lang, BHL, et autres porte-paroles plus ou moins autorisés dans le périmètre du PS – je ne cite même pas un autre Kahn (Jean-François) qui semble avoir atteint le point oméga de la débilité mentale.
Mais vous semblez régler (sous forme d’un cauchemar peu climatisé) le sort de DSK en deux coups de cuillère à pot, avant que le jugement définitif ne soit établi le concernant, lors du procès qui aura lieu dans quelque temps.
Aller vite en besogne dans ce domaine n’est pas très prudent : quand ça monte, il faut marcher lentement, ce n’est pas à vous que je devrais l’apprendre.
Taper à tort et à travers fait toujours le jeu de l’adversaire.
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« Bafouillant », pour être exact, concernant votre qualificatif destiné à Robert Badinter. Le pathétique est à double face.
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Pardon, mais il me semble – semble – que Robert Badinter était suffoqué de voir mettre en doute son attention aux victimes – toutes les victimes -, lui qui, par la loi du 5 juillet 1985, fit fondamentalement progresser les droits de ces victimes en France.
Reste qu’il est devenu quasi impossible de s’exprimer à propos de cette affaire DSK avec objectivité et recul. C’est une éruption volcanique, hystérique et complètement négative.
Alors qu’au stade actuel, au milieu des invectives, des procès d’intention, des victoires des préjugés en tous sens, des récupérations idéologiques etc… nous ignorons TOUT du fond ! Si le présumé coupable a tenté de violer, s’il a séquestré et si la présumée victime a subi une tentative de viol mais encore une séquestration.
R. Badinter a toujours rappelé que l’abolition de la peine de mort ne pouvait souffrir d’exception. On n’a peut-être pas mesuré combien l’exception faite à la présomption d’innocence au détriment de DSK était injuste en soi. Pas parce que DSK est en cause. Parce qu’un principe réclamé déjà en 1789 était bafoué.
Certes Badinter, cet homme symbolisant une Justice progressiste, est un homme. Il a donc tenté d’écarter des coups donnés à un ami et à sa famille. Ce mélange des genres (la loi et les sentiments personnels) a été induit par le débat tv. A titre personnel, je le déplore car par manque de rigueur et de cohérence, il n’apporte pas de clarté dans une histoire à tout le moins ténébreuse. Ceci ne me fera jamais pour autant confondre R. Badinter et un J. Lang ou un JF Kahn et autres…
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Oui, Badinter est l’honneur de la République, c’est vrai, et c’est la nature de ce genre de plateau télévisé qui génère la confusion. Il reste que ce « débat » laisse un sale goût parce que, justement, Badinter a cru bien faire de s’y compromettre, avant tout pour défendre un ami (comme le lui a renvoyé, avec une fausse compassion, Giesbert), créant par là-même l’impression malsaine d’un groupe qui ressert ses liens face à l’adversité, en oubliant au passage d’autres valeurs que la seule présomption d’innocence, comme la dignité des femmes, tout simplement (ainsi que le rappelait aujourd’hui Gisèle Halimi, autre symbole, et autre honneur de la République).
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Très sincèrement et sans esprit polémique stérile, j’ignore si R. Badinter « a cru bien faire de s’y compromettre ». Tout comme si j’ignore s’il s’est imaginé assez maître de lui que pour pouvoir survoler le bourbier d’un débat télévisé et y faire entendre sans déformations sa voix. Mais quelle voix ?
Je répète pour éviter tout simplisme que la confusion entre l’ancien ministre exceptionnel et l’ami de DSK, que cette confusion est intrinsèquement négative.
Tout comme il importerait de continuer à saluer G. Halimi pour toute une vie consacrée à faire progresser les droits des femmes (y compris de celles aux mains de Français pratiquant la torture). Ce qui ne m’empêche pas regretter qu’elle aussi quitte le droit pour les sentiments. N’a-t-elle pas déclaré que la présumée victime est victime non seulement comme femme, mais aussi comme noire, mère célibataire etc ?
Presque nul doute que plus tard, cette affaire apportera des brassées de réflexions quant à par exemple, l’éthique des policiers, des magistrats, des journalistes, des enseignants and so on (ces branches de la société étant forcément au masculin grammatical).
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Gisèle Halimi réagit, grand merci, pour la victime. Même si on ne sait pas dans quelle mesure elle est victime ; peu me chaut. Elle existe.
Autre réaction aussi nauséabonde que les deux premières, d’un mec encore : « ouais mais tu comprends, le mec qui prend sa défense et qui dit être son frère, c’est pas son frère ». Mais non, justement je comprends pas. Sans doute il a dit pour faire simple je suis son frère, comme de quelqu’un on dit c’est mon frère, ou nous les filles on dit c’est ma sœur. C’est une histoire de cœur, hors connotation sexuelle. C’est le lien qui importe.
Moi, je note, qu’en ces temps, et même avant DSK, je ne peux même plus parler de mon chat au féminin sans déclencher des quolibets.
Que je ne peux plus non plus demander à quatre saxophonistes s’il existe des instruments plus gros que les leurs, comment savoir que le saxo baryton est vraiment minus ? Et que si je parle des noirs américains parce que dans ma tête j’ai Chuck Norris ( mais pourquoi lui ? ) et ben c’est pire.
Vivement que dans cinquante ans on puisse avoir une conversation avec des saxophonistes en toute quiétude, j’aurai 104 ans. On comparera les tons au prorata de leurs cornets.
nota :
>Dominique Hasselmann nos points de vue ont encore le droit d’être contradictoires et on peut apprécier l’intelligence de l’homme et le critiquer. Les gens parfaits sont pénibles, à tout le moins.
Pour moi, nul changement sous le soleil de minuit, je n’aurai pas voté pour lui, justement à cause de sa sexualité. Aucune envie de me retrouver avec les scandales italiens. Et si au second tour c’est Le Pen / Sarkozy je ne voterai ni pour l’une ni pour l’autre.
C’est pas parce que ce dernier va être père d’un quatrième fils d’une troisième épouse que je vais me laisser fléchir. Bonjour la parentèle, on s’aime, on est heureux, tous que nous sommes.
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je note encore, mais rien en vrai par écrit, que branche c’est genré féminin.
Et puis découvrant les » précisions » de l’affaire, que je ne savais pas ( aux dires des journalistes, slt sur F.C. je croyais l’inverse ) je me pose la question mais comment en 2011 on peut encore vivre ça (in situ, ou témoin, and so on ) que quelqu’un force un/e autre à lui faire une fellation ?
Et là, soudain, je me sens abattue.
Comme un grand chêne qui aurait aimé vivre encore longtemps et avoir plein d’oiseaux se reposant, pour une halte, ou trille amoureuse, sur ses branches chenues, et qui voit le bûcheron à grands pas décidés se diriger vers lui.
Ouaip ; et je vais tout mettre en œuvre pour garder le moral, ce samedi et ce dimanche aussi, parce que parfois quand vient le sentiment de pédaler dans la choucroute, d’un coup, je suis saisie d’un grand découragement.
Et c’est duraille.
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Merci, Michèle, de venir en renfort! Je comprends très bien ce que vous dites. Oui, cette façon permanente qu’on beaucoup d’hommes de chercher systématiquement les plaisanteries oiseuses à connotation sexuelle… moi, déjà, comme mec, ça me gonfle, alors j’imagine pour une nana! C’est carrément insupportable. Dire que ces gens hurlent à l’atteinte à la liberté d’expression et au politiquement correct quand on leur fait remarquer leur goujaterie! C’est eux qui instaurent une police de la parole, au terme de laquelle les femmes n’auraient tout simplement pas le droit de dire certains mots (et pas que les femmes d’ailleurs).
D’accord aussi avec ça:
>Dominique Hasselmann nos points de vue ont encore le droit d’être contradictoires > et on peut apprécier l’intelligence de l’homme et le critiquer.
il n’y a aucune raison de mettre certains personnages sous une cloche de cristal et de ne pas les critiquer quand on estime devoir le faire (d’autant que ma critique était pleine de compréhension et qu’elle n’allait pas loin), c’était en plus dans un « cauchemar », il y était exprimé une crainte, pas une certitude.
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DSK a vécu une catastrophe naturelle.
Une catastrophe naturelle ça balaye en quelques secondes les terres de son emprise.
Je suis profondément triste pour ce qui arrive à DSK, s’il est innocent.
Et puis, vu la chute, j’espère qu’il est coupable!!! Au moins il aura une raison.
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eh bien, Dominique m’ayant aussi volé dans les plumes (Michèle, aucune connotation !) inutile défense d’un héros partagé (R.B.) car j’avais émis une réserve sur la nécessité, à la télévision, de parler d’ Anne Sinclair en l’appelant par son prénom ; je me sens autorisée à ajouter mon grain de sel après quelques hésitations car cauchemar + glose, ne vaut-il pas mieux se taire ? Dans une situation de ce genre, on ne peut reprocher à quelqu’un de manifester son amitié, et on peut même dire que c’est rassurant de le voir soutenir ses amis dans les moments difficiles. Mais je pense aussi à ceux qui regardent, qui n’appartiennent pas forcément au PS, et qui peuvent être dérangés par l’image des « dîners en ville ». Donc je maintiens, je pense que ça enlevait de la force à son propos, ce qui ne remet absolument pas en cause sa participation aux plateaux télévisés dans cette circonstance. C’est donc une réserve sur la forme, peut-être parce qu’elle dénote par rapport à ce que représente Robert Badinter.
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Mon dieu mais vous croyez vraiment à ce que vous dites ?
On s’en fout de DSK. Il aurait été un mauvais candidat. Déjà, il aurait sûrement perdu. Et s’il avait gagné, on aurait eu un président plus à droite économiquement que N. Sarkozie. L’homme qui sous le gouvernement de L. Jospin a plus privatisé que A. Juppé auparavant. Celui dont l’organisation met en place des plans d’austérité qui saignent à blanc les nations. Le candidat putatif fabriqué de toutes pièce par les journaux de droite (regardez les unes).
Moi je n’ai jamais entendu DSK dire qu’il fallait mettre le nez dans le système des agences de notation, qui sont trois firmes privées qui s’amusent à dégrader la note des Etats pour qu’on puisse spéculer sur les futurs plan de rigueur. Agences de notation qui notaient favorablement, encore juste avant leur chute, quelques banques qu’il a fallu renflouer quelques semaines plus tard à coup de milliards d’euros. Je ne l’ai jamais entendu dire que plutôt que de se saigner pour que les Etats remboursent les banques et les financiers qu’ils ONT SAUVE en 2008, il fallait faire défaut sur les dettes souveraines. Bref, je ne l’ai jamais entendu dire une parole de gauche.
Bref, toute cette histoire est sans doute très triste pour lui, pour sa femme, pour l’employée de l’hôtel, mais elle n’a aucun intérêt politique, si ce n’est de focaliser indûment l’attention. Pendant que les médias nous parlent de ça, ils ne nous parlent pas d’autre chose. Comme souvent…
http://blog.mondediplo.net/2010-05-26-La-dette-publique-ou-la-reconquista-des
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Chers amis, n’oublions pas le titre: un rêve, un mauvais rêve… Je me mets dans la situation d’un rêve dans lequel, en juin, (nous n’y sommes pas encore), un individu nommé Strauss-Kahn apparaît comme une sorte d’homme providentiel, que l’on ne qualifierait pas comme étant de gauche, certes, mais qui quand même, donnerait des gages sur quelques actions pouvant sembler séduisantes (c’est en gros la tonalité des médias qui lui étaient favorables jusque là). Et puis patatras, ce rêve se casse, se brise en un cauchemar, qui est encore un rêve, où se passent des choses qui ressemblent à la « réalité »… mais où est la réalité? Je n’ai jamais pensé que DSK ait été un homme de gauche. S’il y avait eu un duel au second tour entre lui et NS, j’aurais évidemment voté pour le premier, mais sans illusion aucune.
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