Les croyances populaires détachées de leur contexte tombent en nous comme des paroles poétiques, au point que l’on se demande si elles n’ont pas, justement, leur origine dans des tentatives de jeu de langage de la part de poètes exceptionnels comme on en trouve dans chaque culture. Nous autres, êtres conquis par la raison technologique occidentale, serions les plus ballots de croire que vraiment ils y croient au-delà du jeu de langue amusant qui consiste à s’y référer.
Parmi les œuvres actuellement exposées à la Maison Rouge (10, boulevard de la Bastille), toutes issues de la collection de deux amateurs d’art mexicains, Agustin et Isabel Coppel, on trouve les photos de Maruch Santis Gomez, une artiste qui appartient au groupe ethnique des Indiens Tzotzil (région du Chiapas). Elle réalise notamment des photos de son village légendées par de courts textes en langue Tzotzil, supposés être des croyances populaires.
Ainsi :
K’alal nu’ay buch’u kaki bakil choy ta snuk’e ta xich’sa el jkot ik’al sup ta xich’ mesal exmesal ti’ nuk’ il e ; up’I jech le ta xlek’ tal ti babil choye
Ce qui veut dire :
Si quelqu’un se coince une arête de poisson dans la gorge, il faut trouver un chat noir, lui caresser trois fois la nuque et l’arête s’en va.
Ou bien aussi :
Ne vous asseyez pas dans le chemin, sinon votre mère peut mourir
Ou encore :
Il ne faut pas balayer la maison l’après-midi, ou la chance peut disparaître et vous laisser sans argent
chez nous, bien des croyances populaires aussi…
j’ai tendance à croire que dans bien des pays où la religion prend des formes extrêmes (c’est le cas pour l’iran en tout cas), les croyances populaires, païennes, ancrées dans les racines, sont d’autant plus fortes.
ainsi chez nous, on dit…
que si tu regardes la lune il faut regarder la terre tout de suite après, sinon la terre va être jalouse…
que lorsqu’on partage le pain, il faut que les deux bouts reviennent à la même personne sinon les personnes vont se facher entre elles…
tour à tour amusantes ou poétiques.
en tous les cas précieuses… à cultiver, de mon côté.
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