Moins triste que mon billet d’hier, mais autant tourné vers les passants, ce billet offre de nouveaux portraits de gens de Tokyo et d’ailleurs (Kyoto).
Ainsi, cette femme en kimono gris s’apprête-t-elle à traverser la cour du temple en réparation de Hongan ji dans le quartier de la gare à Kyoto. La chaleur est lourde et orageuse, elle se protège du soleil avec une ombrelle. Me voyant sortir mon appareil photo, elle a pressé le pas.
Cette famille visite le sanctuaire de Yasaka jinja, à Kyoto. La fille m’a aperçu prendre la photo et elle ébauche un sourire, le père, lui, contemple la végétation.
Jeunesse branchée: dans la rue piétonne de Gion, là où passent furtivement les geishas et où arriveront plus tard les grosses limousines des patrons qui paient fort cher pour leur compagnie, deux jeunes, probablement touristes, se tiennent par la main. La fille a une tenue vestimentaire assez typique des filles de son âge.
Ces trois personnes, assises, attendent l’arrivée des geishas, notamment une mère avec son jeune fils, elle tient un appareil photo dans les mains et jette un regard anxieux vers l’autre bout de la rue.
Dans cette petite rue habitent des geishas. Je souhaiterais qu’un spécialiste de japonais me traduise ce qu’il y a d’écrit sur les enseignes…
Celle-ci me sourit, c’est une meikko (apprentie). Avant elle, je prenais des photos furtivement, mais là, je me suis enhardi. C’est cette hardiesse sans doute qui la fait sourire, car je me suis immobilisé en plein milieu de la rue pour la photographier, alors qu’un taxi survenait derrière moi. L’instant d’après, elle va me sermonner car je bloque la circulation.
Dans un temple de la zone marchande de Kyoto, une grand mère enseigne à son petit-enfant comment utiliser les ustensiles de la fontaine pour boire un coup.
Ecolières visitant le temple d’or. Elles se font photographier par leur instituteur. C’est la grande sortie de l’année, elles n’oublieront jamais qu’elles ont vu le Pavillon d’Or, le Kinkaku-Ji, cette année-là, en 2009.
Métro de Tokyo. j’aime bien la tenue vestimentaire de ce monsieur, pantalon rouge et bretelles. Ce n’est pas courant. Il a une forte complicité avec la dame à ses côtés, qui lui raconte probablement des anecdotes: ils rient souvent.
Là, la célèbre avenue Omote-sando, à Tokyo, la rue des grands couturiers et des boutiques de luxe (Prada etc.) traverse Aoyama-dori, c’est comme si non seulement deux avenues se croisaient mais aussi deux styles de vie, deux époques: la moderne avec ces jeunes femmes à la mode et l’ancienne, incarnée par cette belle femme d’âge mur en kimono.
Très belles photos, que l’on peut sans doute se permettre plus facilement qu’en France (je parle des portraits ou des gens) où « le droit à l’image » est brandi presque toujours immédiatement par celui ou celle qui remarque que vous le ou la photographiez.
Il faut aller vers des terres inconnues pour faire des photos d’humains (de face).
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très belles photos, on s’y croirait merci. Ce n’est pas facile de prendre les gens en photos, j’aimerais bien le faire quelquefois mais je n’ose pas !
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La sensibilité au droit à l’image est extrêmement sensible ici au Japon, à Tokyo. La différence est qu’elle n’est pas brandie verbalement et vous ne savez pas lire les regards qui vous demandent sans parole d’arrêter. Mais les gens étant souvent peu aux aguets, l’occidental lui tellement visible et prévisible saura prendre des clichés rapides; les photographiés conscients sauront supporter l’impudeur.
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Oups, c’est vrai, pas de pings chez vous contrairement à mes autres lecteurs du Monde. Je marque donc mon passage … Merci pour la promenade à Tokyo !
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Il y a en effet débat autour d’une telle manière de faire, je le reconnais. Elle ne m’est pas habituelle. La technique consiste évidemment à prendre les photos de manière très furtive (poser l’appareil et appuyer sur le déclencheur l’air de rien). On peut légitimement prétendre qu’il y a une part de vol là dedans et après tout, le droit à l’image existe bel et bien. Ma seule défense est que j’ai pris ces photos en étant mu par une réelle sympathie. Il ne me viendrait pas à l’idée de photographier pour ridiculiser ou pour dénigrer. Je trouve sincèrement beaux les gens que je photographie.
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Merci pour ces impressions de voyage.
Quant au droit à l’image… même si je le comprends c’est un vrai calvaire pour le photographe amateur -ou pas-.
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