Suite à « Fausse science »

Une des objections faites à l’émission sur France 2, notamment par Dominique Wolton sur France Inter, était que nous n’avons pas besoin de tels montages pour savoir hélas à quel point nous autres, êtres humains, pouvons nous laisser être assujettis, à quel point nous pouvons accepter la soumission à l’autorité.

Il suffit d’étudier l’histoire.

Pendant que la majorité des téléspectateurs acceptaient hier soir de se faire torturer (ou bien, qui sait, tiraient une jouissance du spectacle) sur France 2, une autre émission était diffusée, mais  sur Arte, où on pouvait suivre un extrait de film de Claude Lanzmann, réalisé en marge de  Shoah, consacré à Jan Karski, l’émissaire de la résistance polonaise auprès des Alliés. « Le Monde » d’aujourd’hui, par la plume de Franck Nouchi, rapporte certains propos de Karski :

« Ce genre d’évènement [l’extermination des juifs] n’était jamais arrivé. Pour un être humain normal, cultivé, avec des responsabilités politiques – pour chacun de nous d’ailleurs – le cerveau ne peut fonctionner que dans certaines limites : ce que notre environnement, avec les livres, la connaissance, les informations, a mis dans notre cerveau. Et à un certain point, nos cerveaux n’ont sans doute plus la capacité de comprendre. »

Ceci fait écho à une phrase de Raymond Aron, mise en exergue du film :

Je l’ai su mais je ne l’ai pas cru. Et parce que je ne l’ai pas cru, je ne l’ai pas su.

Que dire de plus, au-delà ?

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4 commentaires pour Suite à « Fausse science »

  1. michèle dit :

    Que dire de plus, au-delà ?
    Bien, que lorsqu’on ne peut pas croire à quelque chose, c’est que cela dépasse notre entendement.

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  2. Dom A. dit :

    Il est difficile de croire, compte tenu du relai médiatique, et du contenu tout court, à quelque chose d’autre qu’une émission de télé-réalité.
    On tombe bien bas, encore une fois (tiens, faire l’expérience de Newton coûterait moins cher !)

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  3. michèle dit :

    Moins chère encore l’expérience de Guillaume Tell : un papa, un fiston à sa maman, une granny smith, une flèche habilement acérée, une baguette de coudrier arquée (pour l’arc).
    Fiston ferme les yeux.
    Papa bande l’arc.
    Maman prie dans la cuisine.
    La granny smith a vécu.
    L’expérience a été résolue.
    Tout corps sphérique posé en équilibre sur une jeune tête chevelue se soumet à la loi suivante :  » talalatsoin, tsoin, pique épique et collet gramme ».
    Fiston repartit le menton arrogant et les épaules redressées, rien à craindre désormais.

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  4. alainlecomte dit :

    Joli, Michele! une bien belle fable, et qui finit bien, tagada tsoin tsoin!

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