[Beaucoup de difficultés ces temps-ci à trouver des conditions d’Internet acceptables pour envoyer mes cartes postales!]
(cimetière de Tres Moros, province de Jujuy)
L’autre matin, nous n’en menions pas large. Nous avions atteint la veille, en début d’après-midi, une petite ville du nom de San Antonio de Las Cobres, qui est le plus haut centre urbanisé de l’Argentine (3775 mètres), une ville minière, avec des alignements plutôt tristes de maisonnettes un peu comme dans nos anciens corons. Sauf que là ce n’est bien sûr pas du charbon que l’on extrait, mais… mais quoi au juste? J’ai dans l’idée que c’est du cuivre mais peut-être aussi autre chose (les renseignements sont difficiles à obtenir, même par Google), pourquoi pas de l’uranium ou du cobalt? Enfin nous étions là, après avoir fait franchir à notre engin motorisé un col à 4000 mètres. Et il nous avait fallu toute une après-midi de sieste pour nous acclimater à l’altitude (rien de tel que ne rien faire du tout pour s’acclimater!). Heureusement, à notre arrivée, un hôtel nous avait tendu les bras, un pour touristes, très joli, avec un mobilier tout ce qu’il y a de plus « design » et en harmonie avec les objets andins (même la clé était suspendue à un petit lama en laine!), alors ça avait été le paradis! Mais la nuit, la nuit… nous, on était bien au chaud alors on se foutait pas mal du froid qu’il faisait dehors (qui devait bien voisiner les moins vingt, moins trente allez…), mais la voiture, elle, elle subissait le froid. Et au matin, donc, pas possible de démarrer. Le gas-oil gelé. « Ça devient comme de la mantequilla » a dit le gérant de l’hôtel… me voilà donc remis aux bons soins d’un garçon de dix ans pour aller chercher un mécanicien au milieu des corons, très serviable le gamin, et très utile. Chaque fois que nous arrivions à proximité d’une maison susceptible d’héberger un homme de l’art mécanique, il tapait dans ses mains (c’est comme ça ici qu’on dit: « y a quelqu’un? »), et quelqu’un arrivait, mais en général pour nous dire que ce n’était pas là, qu’il fallait aller plus loin, donc nous allions plus loin. Jusqu’à ce que nous nous trouvâmes en présence d’un géant jovial avec une bouille toute ronde et des dents bombées dont certaines étaient serties d’or, et qui nous fit comprendre que cette histoire, il en faisait son affaire.
Il prend une grosse tige de métal torsadée et des vieux chiffons, il embarque un aide avec lui et nous voilà à pied d’oeuvre près de l’auto toujours récalcitrante. Il imbibe d’essence le chiffon au bout de la tige, y met le feu et le voilà qui passe la torche improvisée sous le châssis de la « camionetta »… eh bien, au bout de quelques minutes, ça a marché.
Et nous repartons…. une piste toute plate, avec seulement des montagnes bleutées au loin, et au bout de la piste: notre premier salar, la Salinas Grande, étendue de sel au milieu du haut plateau, croûte de sel dure comme du béton et lac blanc comme s’il était recouvert de neige… puis à nouveau passage d’un col à 4170 mètres et redescente vers des lieux plus cléments, comme Tilcara, la petite ville où nous sommes en ce moment, centre d’une zone riche en souvenirs des indiens pré-incaïques
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(Salinas Grandes)
Le voyage continue… ça n’empêche pas aux arrêts d’aller faire un tour aux cafés internet pour lire les derniers posts de nos blogs préférés 🙂 (ah! le post de Dunia sur les framboisiers !).
C’est un bon truc, tige de métal, vieux chiffons, je note. Si ça explose, vous nous remboursez ?
On est impatient de lire la prochaine carte !
Kiki 🙂
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