En 2005, sortait en Suisse un film dont on a peu parlé en France. Ce film reçut alors le prix du Cinéma suisse. Il était l’œuvre d’un jeune cinéaste polonais, Greg Zglinski. Le scénario était écrit par un ancien présentateur du JT et grand reporter, Pierre-Pascal Rossi. Ce film est un chef-d’œuvre authentique. Il s’appelle « Tout un hiver sans feu » et se passe entièrement dans cette région que j’ai évoquée il y a quelques jours, la partie la plus froide d’Europe occidentale, du côté de la Brévine. (On peut trouver le DVD de ce film, éditions film coop). L’histoire ? Jean et Laure, fermiers, ont perdu leur petite fille dans l’incendie de leur étable. Je n’ai jamais vu au cinéma le chagrin et la douleur représentés ainsi, de façon aussi poignante. Ni d’ailleurs la lente remontée vers la vie de ce couple en perdition. La prise de vue est superbe. Les vents glacés balaient la vallée enneigée. Le blanc, le blanc, et en alternance la couleur, le feu, le bruit de l’usine (où le père est obligé de s’embaucher pour survivre). Il rencontre des kosovars, frère et sœur, et toute leur communauté, qui ont connu eux aussi l’horreur. Il y a peu de mots. Pas besoin. Comme dit C. c’est dans ce genre de film qu’on réalise que le cinéma peut être un langage.
Lors de notre balade en ces terres, il m’est venu l’envie de me retirer là à l’heure de ma retraite. C’est bien l’un des seuls endroits du monde où j’aurais envie de vivre après une vie active. Pourquoi ? Pour m’y cacher ? mais on me dit que jamais je ne supporterais le froid.
« Quel pays! quel climat! N’y résistent que ceux qui y naissent. mieux vaut encore ne pas y regarder de trop près. Quand, par bonheur, une journée de plein soleil recharge nos accus, le soir, déjà, on déchante. Le ciel se couvre par l’ouest et des nuages aux ressources inépuisables s’y entassent. Alors, nos élans retombent, nos rires, nos rêves, nos appels s’y enlisent. Voilà à quoi ressemblent nos renouveaux. » (Hughes Richard, « L’Or du Chasseral », p. 123)
je ne pense pas non plus que tu pourrai y faire ta retraite, parcequ’il fait froid, beaucoup trop froid, mais aussi parce qu’il n’y a pas de fnac, arthaud, glénat, MC2, et que je pense que tu reterais sceptique face aux productions du TPR et du TPM, mais surtout parce qu’il n’y a pas de petit café pour lire le journal à 10h en plein soleil.
J’aimeJ’aime