sarkozysme

Une étudiante de mon ancienne université, d’origine comorienne, qui en a beaucoup bavé dans ses études, mais qui a presque fini par obtenir les nombreuses unités d’enseignement qui composent sa licence, qui a, de plus, obtenu une promesse d’acceptation à Trinity College, à Dublin, dans le cadre d’échanges ERASMUS, au cas où elle obtiendrait son diplôme, s’adresse à moi, désespérée, car, bien qu’ayant obtenu la moyenne de son année, elle a eu une note éliminatoire dans une matière (l’informatique). Je sais qu’en principe, ce genre de choses peut s’arranger en jury. Je contacte donc la directrice du diplôme en question pour lui demander de faire quelque chose (re-réunir le jury etc.) et pour cela, je fais valoir le courage et l’opiniâtreté de la candidate, ainsi que le fait qu’hélas, trop peu nombreux sont les étudiants issus de l’immigration qui réussissent (et parfois, ce n’est pas faute de travailler, bien au contraire, mais il leur manque souvent ce que Bourdieu nommait « l’habitus »). Elle me répond : « pourquoi serait-elle la seule à bénéficier de la prime à l’immigration ? ». Je suis écoeuré. L’utilisation de l’expression même de « prime à l’immigration », comme si cela allait de soi, comme si, c’est bien connu, n’est-ce pas, il y avait une « prime à l’immigration », m’écoeure. J’y vois bien le signe d’une sarkozysation des esprits…

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