Première rencontre avec Arles 2025 au coeur de l’été entre deux Avignon et avant la fraicheur des montagnes valaisannes.
1- On country – photos de l’intérieur de l’Australie par des autochtones et des non-autochtones (église Sainte-Anne)




« On country » signifie faire corps avec son pays, son paysage, sa matière, sa langue. A cette occasion, on apprend que l’Australie recèle plus de 240 groupes linguistiques. La colonisation a fait que, désormais, 96% de la population est d’origine européenne, et seulement 4% est aborigène. Un des artistes exposés essaie d’imaginer la situation inverse. Des photos d’archives montrent l’effort d’acculturation / déculturation dans les années cinquante, ces enfants aborigènes déguisés en petits blancs contraints d’apprendre les codes de la culture blanche. Des photographes montrent l’exploitation du territoire et les ravages des feux.

2- Letizia Battaglia (chapelle Saint Martin de Méjean)










Letizia Battaglia est la grande photographe italienne. Elle a photographié la mafia et les crimes commis par celle-ci, et la misère dans les années soixante, à Palerme et Milan. Pour l’une des photos (ici en haut à gauche), il est écrit comme titre: « La nuit, le nouveau né pleurait désespérément. Sa mère, trop fatiguée, ne s’est pas réveillée, alors qu’un rat lui rongeait un doigt de la main gauche. Palerme. » Dans la série du haut on voit aussi une photo mythique: celle d’un chat pourchassant un rat. En bas, à gauche, « Rosaria Schifani, veuve du garde du corps Vito Schifani, tué avec le juge Giovanni Falcone, Francesco Morvillo et ses collègues Antonio Montinaro et Rocco Dicillo. Palerme ». En bas à droite Pier Paolo Pasolini pendant une intervention au cours de laquelle il dut se justifier d’avoir fait « Les contes de Canterbury »: le film avait été attaqué en justice pour cause d’immoralité.
3- Erica Lennard (espace van Gogh)



Erica Lennard est la photographe de la sororité, éditant un ouvrage célèbre en 1976: « les femmes, les soeurs ». Son modèle préféré était d’ailleurs sa propre soeur. Venue des Etats-Unis, elle se mêla facilement au milieu féministe parisien des années soixante-dix, où elle côtoya Marguerite Duras, Delphine Seyrig, Aurore Clémént et, bien sûr, la grande Simone de Beauvoir.
