Postone, l’anti-sémitisme et la gauche

Il ne fait aucun doute pour moi que le vingtième siècle a expérimenté l’événement majeur dans l’histoire contemporaine, qui la sépare en un avant et un après. Cet événement est symbolisé par un nom : Auschwitz. D’où mon intérêt porté à Adorno et à Benjamin et à leurs descendants majeurs dont Moïshe Postone fait partie. De là aussi certaines de mes aversions et certaines de mes passions. Schématiquement, j’abhorre les pensées qui font semblant d’ignorer cet événement fondamental (ou en ont été plus ou moins complices) et j’admire au contraire celles qui en tiennent compte et savent le faire. En disant qu’Auschwitz marque une césure dans les temps modernes, on veut dire que les conditions de vérité ont radicalement changé entre l’avant et l’après. Je m’explique.

Le concept de vérité est difficile à saisir, il implique de la métaphysique, pas seulement de la logique. On sait ce qu’est une vérité mathématique, à la rigueur une vérité scientifique. La première est quasiment absolue : elle découle d’une preuve faite à partir d’axiomes dans un système particulier. La seconde est toujours relative : susceptible d’être remise en cause, un peu fragile mais quand même dotée d’une longue durée de vie, dépendant surtout de la précision des instruments d’observation et d’expérimentation. Dans le domaine de l’histoire, le concept s’applique différemment : il n’est pas question « d’instruments » mais d’effets, souvent imprévisibles, produits par des événements. L’histoire n’est-elle pas là, justement, pour modifier les conditions dans lesquelles nous sommes amenés à formuler des jugements de vérité ?

Ce qui peut se dire avant Auschwitz ne coïncide donc plus avec ce qui peut se dire après. C’est comme ça. Les conditions ne sont plus les mêmes. On pouvait, avant, porter crédit à certaines pensées et les considérer comme vraies, par exemple celle de Nietszche, et par la suite ne plus les accepter aussi facilement puisque nous avions vu ce qu’étaient les conséquences de certains de leurs aspects (dans le cas de Nietszche, certes, me dira-t-on, il n’est pas « responsable » de ce que les autres ont fait de lui, mais il reste à comprendre pourquoi et comment sa pensée a pu être à ce point récupérée par les Nazis : si c’est le cas, c’est bien qu’il y avait une sorte d’accord. On peut aussi, bien sûr, se pencher sur le cas Heidegger – bien mis en lumière par le philosophe Emmanuel Faye – une éminente experte de ce philosophe ayant dit un jour que s’il était mort en 1927 ou bien si l’histoire n’avait pas été ce qu’elle a été, on prendrait les thèses de Sein und Zeit sans réserve, seulement voilà, Heidegger n’est pas mort en 1927, il a continué à vivre et a pris le parti de Hitler, et les thèses qu’il a défendues dans le Cahier noir sont en continuité et non pas en rupture avec Etre et Temps). Conséquences que notre aveuglement initial ne permettait pas de voir, et que désormais, nous ne pouvons pas ne pas voir. Sans la seconde guerre mondiale et ce qui l’a accompagnée comme barbarie, on aurait pu admettre Céline comme un bon auteur, et même un auteur génial, qui aurait révolutionné la manière d’écrire un roman, mais après, ce n’est plus possible car Les bagatelles pour un massacre ne peuvent plus passer : on voit les conséquences d’un type de style.

à gauche: Adorno, à droite: Postone

Le philosophe pragmatiste Brandom nous a appris à juger d’une assertion comme d’un nœud dans un réseau où entrent les prémisses de l’assertion, et d’où sortent les conséquences. Asserter P c’est être en mesure d’assumer les conséquences de P, après avoir bien sûr entériné les prémisses. Auschwitz a tout bouleversé. On attribue souvent à Adorno la sentence selon laquelle écrire un poème après Auschwitz serait barbare. A vrai dire, je ne sais pas où il l’a dit et si vraiment il l’a dit. Ce que je sais c’est que dans sa Dialectique négative il consacre un long paragraphe à cet « après Auschwitz » et qu’il y dit ceci :

La sempiternelle souffrance a autant de droit à l’expression que le torturé celui de hurler : c’est pourquoi il pourrait bien avoir été faux d’affirmer qu’après Auschwitz il n’est plus possible d’écrire des poèmes. Par contre, la question moins culturelle n’est pas fausse qui demande si après Auschwitz on peut encore vivre, s’il en a tout à fait le droit celui qui par hasard y échappa et qui normalement aurait du être assassiné. Sa survie nécessite déjà cette froideur qui est le principe fondamental de la subjectivité bourgeoise et sans lequel Auschwitz n’aurait pas été possible. (p. 439).

On peut ici frissonner devant telle évidence. Adorno s’en prend à ceux qui adopteraient facilement une attitude de spectateur, qui jugeraient à distance et parfois même se livreraient à des commentaires détachés, voire à des plaisanteries méprisables. S’exprimant ainsi, le philosophe de Francfort fait appel à une forme de conscience qu’il qualifie de subjectivité bourgeoise, et donc fait référence à une analyse de la société qui reste chez lui approximative mais qui s’avère approfondie chez Postone.

Dans sa Critique du fétiche Capital, (le capitalisme, l’anti-sémitisme et la gauche), Postone a, d’une part, tenté de donner une analyse des origines de l’anti-sémitisme moderne et d’autre part, dénoncé le fait que l’anti-capitalisme soit souvent devenu le prétexte à l’anti-sémitisme. Après tout, le nazisme se déclarait d’emblée comme la pure expression de l’anti-capitalisme (le stalinisme s’en est également présenté comme une autre forme d’expression). Il importe de comprendre pourquoi. Ici, Postone fait appel au concept marxien de fétiche, qui est la catégorie que Marx utilise couramment lorsqu’il veut décrire la manière illusoire dont le fonctionnement du Capital nous apparaît au niveau purement phénoménal.

La structure profonde du Capital ne se révèle pas à nos yeux telle qu’elle est ou telle qu’elle fonctionne. Si c’était le cas, nous n’aurions aucune excuse de l’ignorer. Or, elle se révèle sous un jour transformé, son aspect phénoménal est tordu par rapport à la réalité. Par exemple, la forme marchandise dont nous avons vu le double caractère (valeur d’usage / valeur d’échange, travail concret / travail abstrait) ne nous apparaît pas comme telle, elle nous semble un bien qu’il est vertueux d’acquérir. Le capital se développe en plusieurs phases, il passe de la phase objet-produit à la phase argent et il retourne à la précédente et ainsi de suite(1). Or, nous autres, humains consommateurs et/ou producteurs, voyons à la place des essences disjointes : la marchandise d’un côté, bien matériel, valeur d’usage, résultat d’un travail concret, et de l’autre l’argent, qui sert à l’échange et incarne le travail abstrait, comme si concret et abstrait se séparaient. Les premiers penseurs du socialisme, Proudhon par exemple, en étaient restés là : le bien produit était noble, le concret était respectable, tout le mal venait de l’argent, du maudit argent, autrement dit de l’abstraction. Pour beaucoup, le capitalisme industriel en soi serait une bonne chose, et le capitalisme financier serait le vrai coupable de nos malheurs, alors que les deux bien entendu sont deux faces d’une même réalité. Le Capital est fétichisé sous la forme de l’argent.

De même, les rapports sociaux, sous le capitalisme, sont fétichisés : au lieu de les voir comme médiatisés par le travail abstrait, on conçoit à la place des rapports de rivalité et de tension qui s’expriment par des conflits, voire des haines sociales. Certains groupes sociaux sont alors mis au ban de la société, il est commode de leur attribuer tout le mal. Les Juifs ont subi ce sort depuis l’aube de l’histoire contemporaine, tout cela parce qu’on leur avait interdit de posséder des terres et de vivre comme les autres peuples, et qu’ils en étaient réduits à des tâches auxquelles les autres groupes religieux répugnaient, comme de manipuler l’argent. Postone explique que face à une telle distorsion du capitalisme, on en vient évidemment à croire que l’on lutte contre le capitalisme quand on vilipende l’argent et les puissances d’argent, et donc très vite, quand on s’en prend aux Juifs(2). C’est là aussi, ce qu’il entend par la « personnification » des rapports sociaux : quelque chose qui ne peut que détourner les sentiments anti-capitalistes légitimes vers des affrontements souvent vains, parfois cruels, et qui conduisent à la haine sociale qui, très vite, presque toujours, débouche sur l’anti-sémitisme. Nous avons de cela des exemples sous les yeux chaque jour. Le mouvement des Gilets Jaunes, de ce point de vue, a été exemplaire. Identifier une figure (par exemple celle de Macron) et en faire son punching-ball préféré, sans voir que cela ne fait rien avancer dans les vraies luttes anti-capitalistes, voilà à quoi on se livrait, et parfois, comme pour mieux confirmer ce que l’on disait plus haut, représenter ledit Macron comme marionnette aux mains de caricatures du Juif traditionnel, ainsi qu’on l’a vu un jour étalé sur un mur d’Avignon.

Cette personnification est, de manière générale, à la base de ce qu’on appelle la politique, c’est la raison pour laquelle il ne faut pas exagérer l’importance de cette dernière. Pour reprendre le terme fréquemment utilisé par nos auteurs, elle est bel et bien une forme fétichisée des luttes sociales, la manière déformée dont les contradictions internes au réel se trouvent traduites. On peut donc la négliger, sauf lorsqu’elle s’avère quand même nécessaire, toute fétiche qu’elle soit, pour éviter que l’on sombre dans l’abîme. Adorno, encore lui, écrit dans la Dialectique négative : Dans leur état de non-liberté, Hitler a imposé aux hommes un nouvel impératif catégorique : penser et agir en sorte que Auschwitz ne se répète pas, que rien de semblable n’arrive. Alors on utilise la politique (les élections…) pour éviter le pire, ce qui menace d’arriver, le retour d’Auschwitz (ou d’un équivalent en matière de massacre, comme nous n’en sommes pas loin en ce moment avec les massacres directs ou indirects – noyades interposées – dont sont victimes les migrants qui tentent de sauver leur vie en franchissant d’épouvantables frontières).

Postone a raison d’intégrer la gauche dans ses critiques. Quel crédit accorder aujourd’hui à une gauche (EELV, LFI) qui ne voit aucun mal à inviter à sa fête un rappeur rendu célèbre pas ses déclarations anti-sémites ? On me dira bien sûr : cette « gauche » n’est pas la gauche. Espérons…

Evidemment, Auschwitz ne s’explique pas à partir de quelques concepts empruntés à Marx comme pourrait parfois nous le faire croire Postone. Notons que Postone ne traite que de la question de l’anti-sémitisme moderne, il faudrait alors expliquer en quoi consiste l’anti-sémitisme d’avant la modernité, d’où il provient, de quels schémas de pensée idéologique voire inconsciente (voir là-dessus l’intéressant livre de Delphine Horvilleur Réflexions sur la question anti-sémite). Peut-être Auschwitz ne s’explique pas du tout. Le fait est qu’il est là. Il marque le réel de notre histoire contemporaine. Un réel auquel n’aurait jamais pensé les philosophes d’avant, ni Hegel, ni Nietszche bien sûr, et même pas Marx (ce qui permet de comprendre certaines dérives qui ont été les siennes dans La Question juive). Freud a commencé à le sentir lorsqu’il lui est tombé dessus (joli petit livre là dessus de Robert Seethaler : Le Tabac Tresniek).

(1) voir l’analyse de Marx du cycle de la marchandise, le fameux A-M-A’ dans Le Capital, Livre I, 2ème section, chapitre IV.

(2) Noter que cette fétichisation du Capital en quoi se résume la mise en opposition apparente de l’abstrait (l’argent) et du concret (la marchandise) conduit également à l’anti-intellectualisme, position commune aux fascismes et populismes de tous poils. D’où il résulte que la figure de l’intellectuel juif est doublement honnie, comme Juif, et comme intellectuel. Postone développe considérablement cette opposition, qu’il situe finalement entre l’universalisme abstrait et le particularisme concret, dans son livre sur la Critique du fétiche Capital. Cette opposition traverse l’histoire récente et aboutit à de grossières erreurs commises par la Gauche lorsqu’elle perd de vue le caractère dialectique du Capital (le fait qu’il unisse plusieurs phases, certaines du côté de la valeur abstraite, d’autres du côté de la valeur concrète) et la nécessité de le dépasser sur ce double caractère, et non pas de s’appuyer sur une caractéristique (la valeur d’usage de la marchandise, le concret, le particulier) pour prétendre anéantir l’autre (la valeur abstraite, l’abstrait, l’universel). Postone cite comme exemples les soutiens apportés à des mouvements réactionnaires dans les luttes d’indépendance nationale ou dans la guerre au Moyen-Orient.

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6 commentaires pour Postone, l’anti-sémitisme et la gauche

  1. pb dit :

    Auschwitz est inexplicable et il me semble important qu’il en soit ainsi désormais. Ne surtout pas chercher à l’expliquer, ce serait peune perdue. Mais derrière toutes les apparences cet inexplicable tient son rôle, celui d’une réalité humaine tout autant inexplicable. Cette monstruosité, ou anomalie soudaine dans l’écoulement de l’histoire, est un pivot tout à fait central depuis lors pour ne plus se raconter d’histoires, et ne plus s’en laisser conter. La désespérance atteint là une borne infranchissable dont on devrait tenir compte dans la moindre activité humaine. C’est aussi là, à cette limite si intense que se situe le courage ou la folie si l’on veut écrire des poèmes, et si l’on ne tient pas compte de cela le malaise monte aussitôt à leur lecture. Il manquerait quelque chose. Aujourd’hui on dirait un « je ne sais quoi, un presque rien ». En tous cas grand merci pour ce texte !

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  2. Le film « Shoah », de Claude Lanzmann, a tout dit et montré définitivement (après « Nuit et brouillard » d’Alain Resnais).

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  3. alainlecomte dit :

    Je crois qu’on n’a jamais « tout » dit sur une chose, il est nécessaire d’y revenir toujours, de multiplier les analyses au contraire. Certes la désespérance… mais la tâche de l’humain est aussi de croire que l’on peut se délivrer du mal et agir en conséquence, c’est même le seul « sens » qui vaille à notre présence sur terre.

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  4. Michel Asti dit :

    … les pensées ne sont pas soumises au temps ni à l’espace… Mais justes à s’apprécier dans la sphère des covalences bienveillantes et bien pensantes accompagnées par la dialectique suffisante à retransmettre quelques belles intelligences de cœur réceptionnées proches des cercles des poètes, romantiques et humanistes. Avec pour singularité, en celle que la curiosité envers la sémiologie didactique des imprésarios de la dramaturgie communautaire est une triste farce dopée à l’inculture poétique, philosophique, économique, sociologique et romantique des mauvais clowns de la starisation vidéolistique.

    La révolution industrielle provoqua une révolution dans les conditions de vie qui devait amener un bouleversement de la pensée philosophique, économique, politique, sociale, et plus tard, déontologique et humaniste. La philosophie du XIXe siècle se divise en des directions si différentes qu’elles ne se laissent pas ramener à un seul et unique concept. Elle comprend la philosophie romantique, l’Idéalisme allemand, le positivisme, la pensée socialiste et matérialiste de Marx, Feuerbach ou Proudhon, le pragmatisme ainsi que nombre de penseurs et théoriciens difficiles à classer tels Schopenhauer, Nietzsche et Kierkegaard ou encore plus tard Chestov. Une partie de la philosophie et surtout de la philosophie allemande se comprend comme un dialogue critique mais aussi constructif avec la pensée kantienne : ce fut le cas de l’Idéalisme allemand, de Schopenhauer et de Nietzsche. Le but avoué étant de reprendre ce qui semblait le plus intéressant dans la philosophie de Kant et de la débarrasser de ce qui semblait être des restes d’une métaphysique dépassée.

    […]-[…] Le début du XXe siècle marque également le début de la psychanalyse, fondée par Freud, qui apporte une conception nouvelle de l’homme, contredisant la représentation traditionnelle de la conscience humaine : la psychanalyse fournit en effet un modèle théorique du psychisme humain impliquant la domination de l’inconscient sur la conscience, ainsi qu’une méthode d’investigation de ce dernier. Freud dit lui-même de sa discipline qu’elle constitue la troisième blessure narcissique de l’humanité. Même si Freud était un médecin neurologue, et non un philosophe, les conséquences philosophiques de sa doctrine (notamment sur la question de la liberté et de la responsabilité, et sur la place des pulsions et de la sexualité dans les conduites humaines) sont d’une telle ampleur que la plupart des philosophes du XXe siècle se sont intéressés à ses idées, pour les critiquer ou pour s’en inspirer (comme, en France, Alain, Sartre, Deleuze et Derrida). Sous l’influence des travaux du philosophe allemand Martin Heidegger, s’est développé dans la seconde partie du XXe siècle, surtout en France, la philosophie poststructuraliste et la déconstruction qui reposent sur la remise en cause des concepts classiques de la métaphysique occidentale tels ceux de « sujet », « objet », de « sens », de « raison », et de « conscience », mais encore sur un dépassement des conceptualités dans la première moitié du XXe, psychanalytiques, phénoménologiques, linguistiques, etc.

    Les principaux représentants de cet « anti-courant » de pensée sont Michel Foucault, Gilles Deleuze, Félix Guattari, et Jacques Derrida. Si l’unité de ces pensées pose problème, par leur forme même, qui les empêche « de faire école », les Américains les regardent comme un courant français original auquel ils ont donné le nom de French Theory, et les regroupent plus globalement dans la philosophie postmoderne. La philosophie politique du XXe siècle, quant à elle, se caractérise d’une part par l’intérêt qu’elle porte aux phénomènes totalitaires (Voegelin, Arendt, Schmitt, Aron), et d’autre part par l’examen et la discussion des théories du contrat social développées au XVIIIe siècle par Rousseau, puis la théorie de la justice, notamment avec Rawls (1971) abondamment commentée. L’idée d’absurde est par ailleurs développée par Albert Camus au travers de plusieurs ouvrages dont un essai philosophique : Le mythe de Sisyphe ; cette pensée atypique dans la philosophie pose la question du suicide comme question fondamentale avant toute autre et, en écartant cette éventualité, préconise la révolte comme alternative.

    L’essence même de l’existence fait la réalité de chaque vie. Elle ne précède pas l’essence, ni ne la suit – elle lui donne un sens – elle est la seule vérité, toujours changeante, toujours singulière, parfois imprévisible, peut-être imparfaite, mais toujours d’instant en instant à préserver.

    Quant au devenir de notre propre vie, est-il suffisamment incertain pour ne regarder que notre nombril, ou trop népotique pour croire que la seule évidence serait d’afficher notre créance sur les tabloïdes des mini-stars… ; en déni de nos propres incohérences et paradoxes.

    Toutes choses organiques entrent, tôt ou tard, en putréfaction. Le temps est le gardien de toutes les actions vivantes. Cela est-il, toutefois, suffisant pour infliger la lente usure des hautes classes fascinantes, à toutes les ignorances des petites et moyennes ?

    Est-il louable de pérenniser le déni d’attentions au profit d’attachements particuliers ?

    Entre indifférence de notation et attachement de triage, n’existe-t-il rien d’autre que compositions liberticides ?

    L’homme « moderne » est-il suffisamment stupide pour être devenu le soumissionnaire d’une imagination encadrée par une sémiologie, de faux contes, aboutée à lobbying de mauvaises factures ?

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  5. Michel Asti dit :

    J’aime à vous lire Alain Leconte, notamment dans la retransmission de textes émanant de sources diverses et assurément fort enrichissante… Merci

    C’est par un cri du réel que nous exerçons, exécutons et devisons qu’un ouvrage est imparfait lorsqu’il est fini tant de par sa perfection incomplète que dans sa perception de perfectibilité plus ou moins parfaite… Depuis des siècles l’homme à observer, analyser, compris pour partie le monde où il vit. Il est depuis longtemps de sa nature profonde à étudier la Nature et les espèces qui en font état, voire équilibre quant à un réel espace de vie, contenant tous ces objets et sujets. Majorité des inventions technologiques proviennent de cette étude épistémologique effectuée par les mécanismes cognitifs du cerveau des hommes. Croyant à des dieux et des déesses il s’en remit aux mythologies pour ce qu’il n’arrivait à comprendre. En face des dieux, en face d’un Dieu Tout, en face du dieu chrétien et autres, en face de rien, en face de zéro dieu, le vieil orgueil de l’homme a fait son office ; l’esprit humain a perdu cette faculté de réfléchir dans le milieu où il vit et ainsi faire sens envers son référentiel terrestre.

    Sa boussole s’est affolée. Il a déconsidéré tout ce qui lui permet d’exister. Il s’est fait dieu orgueilleux et dominateur… Tout ce qui peut s’exprimer de ces « choses » différenciées tant de l’esprit que du corps né d’un principe de subsidiarité qui dans une irrévocabilité de l’un sur l’autre d’avec une irresponsabilité de l’être humain tant du reste de son état sauvage, originel, que de son négationnisme à ne vouloir faire une introspection ethno-anthropologique de ce qui le mène, à croire fermement, des dimensions de son être inconscient sur le conscient, et réciproquement comme celui de son corps à refuser de ses paradoxes d’avec un principe de compromission exprimer par, en et pour son « âme » entre TOUT & RIEN ; comme si l’exactitude de l’imparfait, du parfait et du fini étaient une cause en devise de raisons humainement inacceptables, voire indigentes, sorties d’esprits de corps sans « sauvageries » ; qui d’un abus de bien(s) du corps comme de l’esprit n’y pourraient pas penser que l’animal politique serait exempté d’une forme usurière aliénée à l’idée particulière d’égalité clandestine résultante d’anciennes reliques subjuguées par les bienfaits de l’âme sur les corps, sans esprit de doutes, voulant par là même imposer la face de leurs certitudes sanctuarisées par la force des écritures sacrées versées et imposées par la puissance d’un au-delà sur le monde physique, en constante évolution, tant du phénomène entropique et anthropique que de celui holistique… ; où le trinôme MET – Matière-Energies-Temps – ne sauraient, en aucune thésaurisation intellectuelle, et d’aucun de ses déterminants, être dissocié des deux autres comme des deux premières à être évincé du troisième terme dans toutes ses dimensions tempo-réelles attachées à notre espace d’existence tridimensionnel – L x l (h) x p (l) – où le temps terrestre fixe la périodicité de nos vies dans une factorisation en détermination du synchronisme comme de celui propre à un axe en précession de corps gravitant orbitalement autour d’un autre… ; dont ce principe d’équilibre inclus dans la formalisation sémantique ne peut, en aucune autre maxime rhétorique, se défaire d’un substantif d’entre Matière-Esprit que par une oraison intrinsèquement véhiculée par une volonté dominante axée sur les potentialités liberticides d’un tout inconnu sur un rien en recherches continues, régentée par le refus à croire en les facultés épistémologiques et métaphysiques de l’esprit humaniste sur les corps sauvages tenants tant de l’un et des autres que des aboutissants des autres vers lui et alternativement pour ce qu’il en eut, peut et pourrait être pensé de l’imparfait, du présent et du futur.

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