Sans le latin, sans le latin…

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Les vieux grognards de « l’élite républicaine » sont de retour, les Debray et les Finkielkraut sont prêts de nouveau à entonner leur chant patriotique et conservateur : au secours, on s’attaque au latin ! Le système éducatif français, surtout au niveau du collège, a beau avoir été déclaré depuis belle lurette en faillite (il n’est qu’à voir les résultats obtenus dans les enquêtes PISA), il ne faut rien toucher, continuer le ronronnement habituel : les têtes brunes et blondes n’ont qu’à faire un effort, éventuellement se mettre au garde à vous, respecter le professeur, se lever à son entrée et apprendre la leçon, tout se passera bien ensuite. Les professeurs (certains, pas tous) s’alarment : on leur retire des heures dans certaines disciplines et, ô scandale, on veut les faire intervenir en binômes dans des enseignements interdisciplinaires… La mauvaise foi transpire de maints articles diffusés ici ou là sur des sites d’information (Slate…) et dont le principal enjeu, sous couvert de lutte pour un meilleur enseignement (qui passerait par une sorte « d’Acadomia » public offert aux élèves les plus défavorisés (sic) !), est de maintenir bien en place un système dont la principale caractéristique est le bon fonctionnement reproducteur des divisions sociales. Hypocritement, ces articles manient le chantage : si la réforme est appliquée, disent-ils, vous verrez les parents les plus aisés ou les mieux dotés en capital culturel mettre leurs enfants dans le privé, et donc cette application conduira, de fait, à l’inverse de ce qui est cherché, c’est-à-dire à une augmentation de la ségrégation sociale. Eternel argument des gens de droite qui prétendent que toute mesure de gauche, en engendrant de la rétorsion de la part des milieux possédants (d’un capital financier comme d’un capital culturel), va contribuer en réalité à accroitre les difficultés de ceux et celles qu’elle serait censée aider… et qui, si on le suivait, contraindrait tout simplement à ne jamais rien changer !

georges brassens le pilier[1]

Que lui reproche-t-on donc, à cette réforme, qui mériterait ainsi d’enfourcher les chevaux de la mise en alerte générale ? Outre sa promotion de l’interdisciplinarité (qui ne devrait évoluer que vers une aimable fantaisie de type « périscolaire » (re-sic !)), on lui reproche donc de s’en prendre à l’enseignement du latin. Brassens serait encore vivant, nul doute qu’il nous en ferait une belle chanson … A vrai dire, la hache de guerre est déterrée depuis au moins cinquante ans, c’est-à-dire depuis le temps lointain où on a inventé (déjà au grand dam des conservateurs) des sections « modernes » dans les lycées. Je peux en parler, j’y étais ( !) et c’est même grâce à ces sections que je suis devenu étudiant, puis enseignant-chercheur, puis prof de fac. Rappelons le contexte : au début des années soixante et avant, l’accès au lycée était fort peu démocratique, le fils (de préférence à la fille) du docteur ou du pharmacien, de l’ingénieur ou du notaire entrait facilement en 6ème et il y faisait du latin. Des régions entières, notamment autour de Paris, étaient dépourvues de lycées et les enfants de l’école de la République, au mieux, allaient dans les Cours Complémentaires (ancêtres de nos collèges) où on les engageait fortement à interrompre les études au niveau de la 3ème. Evidemment, ces collèges n’enseignaient pas le latin, ce qui fait que les rares élus à la sortie desdits cours complémentaires qui souhaitaient continuer au-delà se trouvaient le bec dans l’eau. Une chance donc que des sections « modernes » (sans latin) aient été créées pour les accueillir dans les lycées nouvellement installés (pour mon cas, dans la Seine-St-Denis). Et c’est ainsi que votre serviteur n’a jamais fait de latin… et ne s’en est jamais mal porté. Le latin est sûrement une discipline agréable, mais s’il y a des éléments de culture qui m’ont manqué dans la vie, ce n’est pas là : j’ai plutôt regretté de n’avoir pas pu faire de musique, par exemple. Ou bien regretté de ne pas avoir de profs d’éducation physique un peu mieux formés que ceux que j’avais (parfois de simples pompiers) qui m’auraient aidé à avoir une meilleure perception de mon corps et à mieux me mouvoir dans l’espace, compétences précieuses même si elles sont moquées par nos joyeux drilles de l’élite républicaine si prompts à ridiculiser les directives concernant l’EPS. Ou bien aussi regretté que l’école ne m’ait pas aidé à acquérir plus d’assurance, à l’oral notamment, compétence là encore moquée par nos joyeux drilles qui considèrent que ces choses-là doivent être acquises de façon « naturelle », c’est-à-dire par le biais, uniquement, de l’habitus familial, ce qui en dit long sur leur position de classe. Le latin a toujours fonctionné en France comme instrument de sélection : François Dubet rappelle que, la plupart du temps, le latin est abandonné par les élèves quand l’objectif de sélection est franchi et qu’ils sont dans l’établissement et la filière convoités. Le propos de Debray (« quand on s’attaque à la mère, je m’inquiète pour la fille » en parlant du couple latin – français) ne repose que sur une métaphore amusante, car on peut très bien maîtriser le français sans connaître la « langue-mère ». Prétendre le contraire, c’est tourner le dos aux acquis de la linguistique (mais je sais qu’une telle discipline est tenue en horreur par nos doctes personnages… et pour cause !) : toutes les langues se valent et la dimension synchronique de la langue est plus importante pour sa maîtrise que la dimension diachronique. Du reste on sait bien que le français, pour être une langue romane n’en est pas moins très différent des autres langues romanes en ce qu’il possède des traits qui le rapprochent plutôt des langues germaniques (comme le fait qu’il y soit impossible de supprimer le sujet, contrairement à l’italien ou à l’espagnol qui sont, selon le jargon linguistique, des langues « pro-drop »). L’ordre des mots en français est beaucoup moins souple qu’en latin, et le français ne connaît pas les déclinaisons du latin etc. (ici, ses défenseurs vont probablement dire que, justement, c’est une raison de plus d’apprendre le latin qui, à cause de ses déclinaisons serait… formateur ! comme si apprendre des déclinaisons était formateur de quelque chose… mais on se demande de quoi). Ce qui est utile (et les nouveaux programmes le prévoient explicitement) c’est de faire prendre conscience aux élèves de ce qu’est une langue, et pour cela, de les confronter à d’autres langues, mais quelles que soient ces langues (y compris la langue des signes d’ailleurs, en voilà une bonne idée, n’est-ce pas?).

Une langue n’est pas un « outil de distinction » comme le voudrait un Finkielkraut, autrement dit un ensemble de règles plus ou moins arbitraires et de conventions assez complexes grâce auxquelles on pourrait évaluer le « degré de culture » d’un individu. Une langue est un système (probablement enraciné dans le biologique) qui s’organise selon des lois dont beaucoup sont encore à découvrir, et qui vit. Une conception trop normative de la langue (celle qui prévaut souvent dans notre enseignement) est une erreur car elle prétend figer un système qui est par nature évolutif, même si cette évolution répond bien à des lois. Je lisais récemment la réaction d’un blogueur sur un fil de discussion qui voulait prouver à son opposant qu’il parlait mal le français sous prétexte qu’il avait employé l’expression « et donc » : « et donc » n’est pas français, disait-il… Ah bon, et pourquoi ? Pourquoi « et puis » serait-il grammatical, et pas « et donc » ? Ceci est un exemple de normativisme sans justification. Il existe une créativité de la langue, qu’on ne saurait nier sans rejeter abruptement (ce que l’on fait d’ailleurs !) les manières de s’exprimer et donc ( !) le contenu de l’expression des locuteurs un peu plus éloignés que « l’élite » de la position dominante dans l’échelle des valeurs linguistiques, autant dire : sans ignorer ces locuteurs, tentation omniprésente de nos politiques, bien entendu (qui se recrutent eux-mêmes dans la couche à capital culturel constant de notre population).

Nos aimables pseudo – « anti-pédagogues » ( !) défendent les vertus de l’enseignement dit « classique » en ce qu’il permettrait aux élèves de renouer avec les saines valeurs… de la rhétorique (autrefois il y eut en effet des « classes de rhétorique » dans la préparation aux grandes écoles), ainsi, prétendent-ils, les élèves s’exprimeraient et argumenteraient mieux. Prenons le thème de l’argumentation en effet. Plutôt que le dit enseignement classique, un tel thème requerrait davantage, à mon avis, une formation plus solide en logique, un peu sur le modèle de ce qui se fait dans les pays anglo-saxons ou aux Pays-Bas (ou certaines régions d’Italie), or, que je sache, aucun de ces messieurs (oui, je n’ai entendu que des messieurs s’exprimer, il ne s’agit pas ici de ma part d’un parti pris sexiste) n’a semblé envisager l’utilité d’une telle introduction. Or, à n’en pas douter, un enseignement de logique organisé conjointement entre le prof de français et le prof de maths, ça aurait de la gueule ! et ce serait autrement formateur que la lecture de la « Guerre des Gaules »… Rappelons qu’une telle introduction eut lieu autrefois, sous couvert de « maths modernes », mais qu’on en fut vite dissuadé sous les tirs croisés d’une droite bien pensante arguant qu’il ne convenait pas de donner aux enfants des outils de raisonnement par lesquels ils eussent pu dépasser les adultes dans l’art de l’argumentation, et des corporations de professeurs du secondaire qui trouvaient insupportable de devoir se recycler…

Bref, s’il faut conclure, ces messieurs qui s’auto-proclament les gardiens de nos valeurs éducatives cherchent surtout à freiner toute évolution d’un système qui, dans son fonctionnement actuel, leur va très bien. Allons, il est bien suffisant qu’il y ait quelques lycées prestigieux formant une élite reçue à Normale Sup ou à Polytechnique, on ne va tout de même pas risquer d’être bousculés dans nos fondements par des élèves ou étudiants de couches populaires issues de sombres banlieues, et dont on n’est même pas sûr de pouvoir contrôler la pensée… en plus!

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8 commentaires pour Sans le latin, sans le latin…

  1. Guy Chassigneux dit :

    En décrivant ton parcours moderne du temps où l’école participait à l’ascenseur social comme je le fis dans les années 70, tu décris un monde qui n’était pas alors dans les radars de Pisa. Nous avions une école maternelle reconnue comme la meilleure et une institution où ce n’étaient pas de petits caïds qui décidaient ce qui était haram. Ce que tu dis sur la langue est intéressant, tu sais de quoi tu parles, mais la diminution des heures de français est inquiétante. Le problème à mes yeux n’est pas le latin ou l’allemand mais l’accompagnement sans objection d’un mouvement de la société vers le ludique, la facilité qui ouvrent les portes à toutes les démagogies. Ce peut être rassurant de situer Finkielkraut et Debray à droite, cela ne délivre pas automatiquement des brevets de gauche et de les traiter de vieux ne nous fait pas forcément rajeunir.

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    • alainlecomte dit :

      D’accord Guy, mais quand tu parles de l’évolution de l’école vers le ludique, j’y vois surtout un procès d’intention. J’ai lu les programmes proposés, je n’ai rien lu de tel, j’ai au contraire lu des propositions très sérieuses qui, si elles étaient suivies d’effet (bien sûr) conduiraient l’éducation en France à une place d’excellence parmi tous les pays d’Europe. La question des caïds est une question parallèle qui, bien sûr, se surajoute aux problèmes scolaires mais qui n’en est pas constitutive. Même si le système était idéal et les programmes parfaits, cette question subsisterait parce que c’est un problème de société et pas un problème d’école. N’oublions pas également qu’il s’agit d’un programme pour les collèges, pas pour les lycées. Il s’agit d’établir un socle commun, avec des options pour ceux et celles qui ont vraiment envie de travailler dans des domaines particuliers. Au lycée, après, ce sera autre chose. J’ai trop vu dans le passé d’enfants écoeurés par le collège (alors qu’ils étaient heureux en maternelle et en primaire) pour ne pas me réjouir que cela bouge enfin. Je ne cherche pas à avoir de « brevet de gauche », je pense simplement que la gauche se caractérise par le fait d’oser des changements qui vont dans le sens de l’accès du plus grand nombre au savoir, par un soucis des classes les plus défavorisées, soucis mis au-dessus des intérêts de quelques privilégiés de la culture. Oui, bien sûr, « les traiter de vieux ne nous fait pas rajeunir » mais en parlant de vieux grognards, je crois qu’on voit assez bien ce que cela veut dire!

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  2. Pour ma part, j’ai pratiqué le latin et un peu de grec, et j’aimais trouver dans le Gaffiot (dictionnaire) des passages entiers traduits de Ciceron quand on avait une version à faire en classe « sur table »…
    Et je ne me suis pas retrouvé… « le bac dans l’eau » !

    Je ne comprends pas trop cette querelle actuelle : mais si Finkielkraut, entre autres, s’en mêle (les pinceaux), c’est bien un signe que l’élitisme « académique » dont il est le porte-parole à bicorne se sent attaqué sur ses bases arrières.

    Pourtant, je prends toujours plaisir à lire les traductions de Virgile et d’Horace que l’on peut trouver sur le blog de Danièle Carlès, Fonsbandusiae et je serais plutôt partisan, in fine, du latin pour tous (je le vois un peu comme un jeu d’échecs, au sens positif du terme) !

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  3. Debra dit :

    Et bé..
    Vous aurez l’occasion d’entendre une dame s’exprimer sur le sujet, si vous voulez bien…
    Venant des U.S., (un pays où le latin et le grec ont été… évacués ? sabordés ? depuis très longtemps), je n’ai jamais eu accès à ces deux langues pendant ma scolarité. (Mais Léonard da Vinci ne les pratiquait pas non plus, ce qui était bien plus un inconvénient à son époque qu’à la nôtre, étant donné que toute la culture scientifique de l’Antiquité était en grec (ou latin).)
    Un des enjeux fondamentaux de la Réforme fut la lutte pour l’accès à cette culture, perçue comme étant confisquée par les élites essentiellement religieuses…
    J’ai eu la possibilité d’étudier de manière assez systématique la construction de ma langue… MODERNE à partir des etymons grecs et latins, et ça, ce n’était nullement anecdotique, je peux vous l’assurer.
    Quand on sait DECOMPOSER un mot, on peut JOUER (de manière ludique ou pas…) pour s’approprier la langue, et créer de nouveaux mots à partir des etymons. On peut aussi faire des hypothèses pour comprendre un mot qu’on ne connaît pas.
    Par contre… si on ne connaît rien de rien de ce phénomène, on fait quoi ??
    Probablement ce que Debray et Finklekraut décrient, à juste titre, est une attaque… « bête et stupide » de la pensée analytique comme manière d’aborder le monde.
    A moins que ce ne soit une nouvelles poussée fiévreuse de ces même phénomènes qui ont agité le monde occidental dans les années ’60…(et à l’époque de Jésus, à tant d’autres moments aussi). Si Konrad Lorenz était encore vivant, j’aimerais avoir son avis sur ce que pourrait bien être ces poussées fiévreuses qui amènent inéluctablement une glorification.. béta du « nouveau », du « jeune », au prix même de toute… raison, et logique.
    Il est très important de pouvoir faire le va et vient entre pensée analytique et pensée globalisante. Il y a malheureusement trop peu de personnes à l’heure actuelle capables de faire ce va et vient. (En passant la maîtrise de l’informatique dépend d’une bonne maîtrise de la pensée analytique, donc, si nous détruisons collectivement les moyens d’acquérir cette maîtrise, nous serons (et en des nombres grandissants…) de plus en plus réduits à devenir les EXECUTANTS DE NOS MACHINES.
    Je sais bien que dans le mot « exécutants » il y a une racine qui ressemble comme deux gouttes d’eau au mot « exécutIF », mais il y a un monde entre « exécutif » et « exécutant ».
    Si on ne fait pas du latin ou du grec ou de l’étymologie, on devient… INCULTE.
    Et c’est un mauvais plan, ça.
    Je vous conseille d’aller sur le blog de Guy, dernier numéro, pour écouter l’extrait de Régis Debray. (Et je ne suis pas d’accord avec tout ce que dit Debray, mais certaines choses, oui.) Parmi les choses qu’il remarque dans son entretien avec le journaliste, c’est le phénomène de créer une opposition binaire.
    Si nous étions plus… LOGIQUES ? nous serions en train de nous demander A QUOI ÇA SERT, de créer un antagonisme, et une opposition binaire ?
    Ce serait le début de la sagesse ?

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    • alainlecomte dit :

      Bonjour Debra! C’est sans doute une chance d’avoir fait du latin et du grec dans sa vie, je n’en disconviens pas, mais les voies de l’analyse sont multiples et n’avoir fait ni latin ni grec n’empêche pas d’y accéder. Qui a fait un peu de logique, des mathématiques et même… étudié les fondements de l’informatique (algorithmique…) est doté de solides ressources. Après tout, par quoi brille la philosophie anglo-saxonne, je veux dire celle de Russell, Quine, Lewis, si ce n’est par une maîtrise de la logique, c’est-à-dire de langages formels qui se sont développés à partir du XIXème siècle. Je crois qu’on a marginalisé le latin dans le système d’éducation à partir du moment où on a pris conscience que les élèves ne pouvaient évidemment pas tout faire, tout apprendre, des savoirs nouveaux apparaissaient et il fallait leur donner leur place, n’en déplaise à Debray et autres défenseurs de « leur » école d’antan.

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      • Debra dit :

        S’il y a bel et bien une chose que je peine à faire entendre en France, c’est que tout n’est pas équivalent.
        Je ne suis pas une ardente défenseur de la logique.
        Surtout de la logique qui ne supporte pas la contradiction, d’ailleurs…
        Je préfère lire les classiques et leurs arguments que de jouer avec une souris.
        Un livre… est plus beau (et moins UTILE…) qu’un clavier, et un écran.
        Souvenez-vous de mon cher Bernard, disparu maintenant, qui se lamentait que l’utile n’était pas beau…
        A moins qu’il ne se lamentât que le beau n’était pas.. UTILE ??
        Fichu problématique de la grâce qui est encore et toujours avec nous, même dans une société qui a oublié plus que son latin, et où une certaine jeunesse ne sait même pas qui est Jésus…
        Tragique, à mon avis.
        Tous ces… déracinés que nous préparons pour des lendemains… sans avenir ?…
        On verra.

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  4. alainlecomte dit :

    Debra: je suis intéressé par ce que vous dites, d’autant plus que je viens de finir de lire « Marx, ô Marx, pourquoi m’as-tu abandonné? » de votre cher Bernard… et il en arriverait presque à me convaincre! Oui, Marx nous a abandonnés, non il ne convient plus de croire « au progrès », et encore moins au « socialisme », oui, le beau est supérieur à l’utile. Alors que faire?

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  5. Debra dit :

    Non, Alain, quand on a une formation de structuraliste comme vous avez, (et moi aussi…) on parvient à se dire qu’il n’y a pas de nécessité, logique, ou autre, de dissocier le beau de l’utile. Pourquoi céder aux sirènes tragiques du « ou » exclusif, étendu à de plus en plus de domaines ?
    Si nous vivons une crise du vivre… ensemble, c’est parce que, d’abord, nous avons du mal à mettre ensemble..
    En bon logicien, vous savez que c’est le rôle de la.. COPULE de mettre ensemble…
    Ça fait fantasmer, vous ne trouvez pas ?…. 😉
    Le « ou » exclusif, fait-il un bon produit avec sa copulation ?
    Je n’en suis pas certaine.

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