Rentrée littéraire

houellebecq.1283944514.jpg Les rentrées littéraires sont charmantes. Il leur faut toujours un événement, la parution d’un livre attendu, les autres n’étant plus que des satellites. L’astre de cette année, on l’a remarqué, c’est Houellebecq. Ça, oui, on l’a remarqué. Presque tous les critiques littéraires s’accordent sur la portée de l’événement. La critique du « Monde » par exemple va très loin. Ce nouveau livre renverrait le reste de la littérature française à sa fadeur et à son inconsistance. Pensons à tous ces livres qui « ne nous dérangent pas », aussitôt lus, aussitôt oubliés. Houellebecq, lui, on ne l’oublie pas. Lui, il dérange. Fantastique. Ah bon, alors l’an dernier, tout ce qu’on a dit sur l’excellence de Mauvignier, de Marie N’Diaye, de Mathias Enard (et j’en oublie), c’était du pipo ? J’entre dans une librairie, je feuillette le dernier Houellebecq. Il est question de son chauffe-eau qui ne s’allume plus. J’ai connu ça aussi. C’est vrai, c’est emmerdant. C’est écrit… comment dire… c’est écrit ? Vous êtes sûr que c’est écrit ?

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J’ai une fâcheuse tendance (fâcheuse peut-être pour les éditeurs) à attendre qu’un livre soit en édition de poche pour l’acheter. Justement, sort en Babel poche le Mathias Enard de l’an dernier, que je n’ai pas encore lu. Dès la première page, je suis conquis par la prose.

Ce matin, les Alpes ont brillé comme des couteaux…

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4 commentaires pour Rentrée littéraire

  1. quotiriens dit :

    Tellement d’accord avec vous. Aucune envie d’être « dérangé » par un Houellebecq. La littérature doit vous emporter, malgré vous, vous remuer, vous conquérir comme vous dîtes mais pas vous violer.

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  2. Lali dit :

    Alain, je crois que finalement le bonheur de ne plus être libraire est fort simple : les rentrées littéraires n’existent plus!

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  3. jmph dit :

    Bien d’accord avec toi, ces rentrées littéraires, grandes ou petites, sont un soufflé médiatique qui se raplatit aussitôt le plan de com’ passé. Rien de vaut les bons livres mitonnés et réchauffés au format de poche. Suis en train de lire un vieux « Sepulveda » piqué sur les étagères de mon gendre, « Le neveu d’Amérique » : pas son meilleur mais toujours réjouissant !

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  4. @ alainlecomte : ce Houellebecq souhaite obtenir le Goncourt par pure philanthopie (et éventuellement pouvoir réparer son chauffe-eau) : c’est ce qu’il a déclaré à plusieurs reprises à la télé, qu’il a colonisée un certain temps.

    « C’est l’occasion, une fois par an, pour les Français, de lire un livre », a-t-il dit. Trop aimable !

    D’accord aussi pour attendre la parution de certains livres en poche, quand celle-ci est percée !

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